ENSEIGNEMENTS INDISPENSABLES À TOUT MUSULMAN
I- Le mérite de la lecture du Coran
Louange à Allah et que la miséricorde et la paix soient sur notre maître, le Messager d'Allah, sur sa famille et ses compagnons...
Le Coran est la parole d'Allah; son mérite sur les autres paroles est comme le mérite d'Allah sur Ses créatures. Sa récitation est la meilleure chose que notre langue puisse prononcer.
L'apprentissage du Coran, son enseignement et sa récitation ont beaucoup de mérites parmi lesquels :
▸ La récompense de son enseignement:
Le Prophète (a) a dit : « Le meilleur d'entre vous est celui qui apprend le Coran et qui l'enseigne.»> [Al-Bukhari].
▷ La récompense de sa lecture: Le Prophète (sam) a dit : « Celui qui récite une lettre du Livre d'Allah obtient une bonne action, et toute bonne action est récompensée au décuple. » [Rapporté par At-Tirmidhi].
Le mérite de l'apprentissage du Coran, de sa mémorisation et du perfectionnement de sa lecture: Le Prophète (psl) a dit : « Celui qui récite le Coran en l'ayant appris par cœur est avec les anges nobles et obéissants; et celui qui le récite en cherchant à l'apprendre alors que cela lui est pénible aura une double récompense.» [Rapporté par Al-Bukhari et Muslim]); il a également dit : « Il sera dit à celui qui connaît le Coran: lis et monte plus haut, et récite lentement et clairement comme tu récitais dans le bas monde, car ta place se situe auprès du dernier verset que tu liras. » [Rapporté par At-Tirmidhi].
Al-Khattaby a dit : « Il est rapporté dans une tradition (Athar) que le nombre des versets du Coran est proportionnel au nombre d'échelons du Paradis. Il sera dit au lecteur: << Gravis les échelons en fonction des versets du Coran que tu lisais ». Aussi, celui qui complète la lecture du Coran en entier occupera l'échelon le plus élevé du Paradis dans l'au-delà; et celui qui en récite une partie montera sur les échelons proportionnellement à cela; la limite de la récompense sera donc fonction de la limite de la lecture. >>
La récompense de celui dont l'enfant étudie le Coran : Le Prophète (psl) a dit : « Le Jour de la Résurrection, une couronne de lumière dont la clarté est comme la clarté du soleil sera portée sur la tête du père et de la mère de celui qui récite le Coran, l'étudie et le met en pratique, et ces derniers seront également vêtus de deux vêtements à côté desquels ce bas monde n'a aucune valeur.
Alors, ils diront: « Qu'est-ce qui nous a valu de porter ceci ? >> On leur dira: << Parce que votre enfant a appris le Coran. » » [Al-Hakim].
▷ L'intercession du Coran en faveur de celui qui le récite le Jour de la Résurrection: Le Prophète (psl) a dit : «< Lisez le Coran, car il viendra intercéder le Jour de la Résurrection pour ceux qui le lisent. » [Rapporté par Muslim]. Il a également dit : « Le jeûne et le Coran intercéderont en faveur du serviteur (d'Allah) le Jour de la Résurrection. » [Ahmad et Al-Hakim]
▸ La récompense de ceux qui se réunissent pour le lire et l'étudier: Le Prophète (salt) a dit : « Tout groupe de personnes qui se rassemble dans une des mosquées d'Allah, pour lire le Livre d'Allah et l'étudier entre eux: la quiétude descend sur eux, ils sont enveloppés par la miséricorde, entourés par les anges et Allah les évoque à ceux qui sont auprès de Lui.» [Rapporté par Abu Dawud].
Les règles de la lecture du Coran :
Ibn Kathir a évoqué quelques règles parmi lesquelles: << Ne toucher le Coran et le lire qu'en état de pureté et se brosser les dents avec un siwak avant la lecture; porter ses meilleurs habits; se tourner en direction de la Qibla; arrêter de lire lorsqu'on est en train de bailler; ne pas interrompre la lecture pour parler sauf en cas de nécessité; être concentré dans la lecture; s'arrêter au niveau du verset qui évoque la promesse des récompenses et du Paradis pour implorer Allah de nous l'accorder, et au niveau du verset qui évoque la menace du châtiment pour implorer la protection d'Allah.
Ne pas laisser le Mushaf (exemplaire du Coran) ouvert et ne rien mettre dessus; ne pas lire à haute voix en présence d'autres personnes qui lisent; ne pas lire dans les marchés et les endroits où il y a du vacarme. >>
Comment récite-t-on le Coran:
La lecture du Coran et les invocations au cours de la prière ne sont pas considérées comme telles tant que l'on ne prononce pas les mots de manière à s'entendre soi-même, sans pour autant gêner les autres. Il convient de lire lentement: Anas interrogé sur la façon dont le Prophète (sallem) récitait le Coran, répondit : «< Elle était prolongée, » puis il
bismillah, en) (بسم الله en prolongeant بسم الله الرحمن الرحيم : lut ces mots
prolongeant () (Ar-Rahmân) et en prolongeant () (Ar-Rahim) (Al-Bukhari).
La multiplication des récompenses :
Toute personne qui récite le Coran exclusivement pour Allah, est récompensée; toutefois, cette récompense se multiplie et prend de l'importance lorsque l'esprit est présent, qu'on médite et comprend ce qu'on récite. Une seule lettre lue vaut alors dix à sept cents bonnes actions.
La quantité que l'on récite au cours d'une journée entière:
Les compa- gnons du Prophète (alle) se fixaient un nombre précis de versets du Coran qu'ils lisaient quotidiennement et aucun d'entre eux ne lisaient entièrement le Coran en moins de sept jours de manière constante. Au contraire, il est interdit de lire complètement le Coran en moins de trois jours.
Songe donc, mon frère et ma sœur en islam, à investir ton temps dans la lecture du Coran et fixe-toi une quantité journalière que tu n'abandonneras pas quoiqu'il arrive. Ce qui est peu et régulier est meilleur que ce qui est abondant mais irrégulier. S'il vous arrive de négliger ou de dormir sans l'avoir lu, rattrapez-vous le lendemain. Le Prophète (a) a dit : «< Celui qui dort sans avoir lu sa partie du Coran (dans la prière de la nuit) ou sans l'avoir lue au complet, puis la récite entre la prière de l'aube et la prière du midi, cela lui est inscrit comme s'il l'avait lue dans la nuit. »> [Rapporté par Muslim].
Ne soyez donc pas parmi ceux qui ont délaissé le Coran et l'ont oublié, d'une quelconque manière, comme le délaissement de sa lecture, de sa récitation lente et claire, de sa méditation, de son application et le délaissement de la guérison qu'il contient.
____________________
II- Questions importantes dans la vie du musulman
1- D'où le musulman puise-t-il sa croyance?
Le musulman puise sa croyance du Livre d'Allah et de la Sunna authentique de Son Prophète (s) qui ne prononce rien sous l'effet de la passion (Ce n'est rien d'autre qu'une révélation inspirée) [An-Najm, 41], en se basant sur la compréhension qu'en ont eue les Compagnons du Prophète et nos pieux prédécesseurs.
2 - En cas de divergence, à quoi devons-nous nous référer ?
Nous devons nous référer à la législation islamique et juger selon le Livre d'Allah et la Sunna de Son Prophète, car Allah dit: (Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le à Allah et au Messager) [An-Nissä', 59].
Le Prophète ( are salem) a dit : « J'ai laissé parmi vous deux choses et vous ne vous égarerez pas tant que vous vous y accrocherez: Le Livre d'Allah et la Sunna de Son Prophète.» [Rapporté par Ahmad).
3 - Quel sera le groupe sauvé le Jour de la Résurrection ?
Le Prophète (l) a dit: «< Ma communauté se divisera en soixante-treize groupes, tous iront en Enfer sauf un.» Les Compagnons demandèrent: <«< Lequel, ô Messager d'Allah? » Il répondit: «Celui dans lequel je suis avec mes compagnons » [Ahmad]. La vérité, c'est donc ce que pratiquaient le Prophète (s) et ses Compagnons. Il vous incombe de suivre la Sunna du Messager (set) et de vous écarter de l'innovation si vous aspirez au salut et à l'acceptation de vos ceuvres auprès d'Allah.
4 - Quelles sont les conditions pour qu'une œuvre soit agréée ?
Ces conditions sont:
1) La croyance en Allah et le monothéisme (At-Tawhid): En effet, une œuvre n'est pas agréée d'un polythéiste.
2) La sincérité (Al-Ikhlás) qui consiste à vouer cette œuvre exclusivement à Allah.
3) La conformité avec les enseignements du Prophète () (Al-Ittiba).
Ainsi, on ne doit adorer Allah que de la manière qu'll a légiférée. Si l'une de ces conditions vient à manquer, l'œuvre est rejetée. Allah dit: (Nous avons considéré l'œuvre qu'ils ont accomplie et Nous l'avons réduite en poussière éparpillée) [Al-Furqan, 23].
5 - Combien y a-t-il de degrés dans la religion islamique ?
La religion a trois degrés, l'Islam (Al-Islâm), la foi (Al-Imân) et la perfection (Al-Ihsan).
6 Qu'est-ce que l'Islam et quel est le nombre de ses piliers ?
L'Islam est la soumission à Allah par le monothéisme (Tawhid), l'assujettissement à Lui par l'obéissance, et le désaveu du polythéisme et de ses adeptes. L'Islam a cinq piliers mentionnés dans la parole du Prophète (m): « L'Islam est bâti sur cinq (piliers): l'attestation qu'il n'y a de divinité (digne d'adoration) qu'Allah et que Muhammad est le Messager d'Allah, l'accomplissement de la prière rituelle, l'acquittement de la Zakat, le pèlerinage à la Maison sacrée et le jeûne du Ramadan. >>
[Al-Bukhari et Muslim].
7- Qu'est-ce que la foi et quel est le nombre de ses piliers ?
La foi est la conviction du cœur, ce qu'atteste la langue et ce qui est appliqué par les membres du corps; elle augmente lorqu'on obéit à Allah et diminue lorsqu'on lui désobéit. Allaha dit: (Afin qu'ils ajoutent une foi à leur foi) (Al-Fath, 41) Le Prophète (a) a dit : « La foi comporte soixante-dix et quelques branches; la meilleure est de dire « il n'y a point de divinité digne d'adoration en dehors d'Allah » et la moindre est d'enlever ce qui peut être nuisible sur le chemin. La pudeur est une branche de la foi. » [Rapporté par Muslim].
Pour bien vous rendre compte de cela, vous remarquerez en vous un entrain pour l'obéissance pendant les périodes où les bonnes œuvres sont nombreuses et un relâchement lorsqu'on commet des péchés. Allah dit: (Les bonnes œuvres dissipent les mauvaises) [Hud, 114]. La foi a six piliers. Ils sont évoqués dans cette parole du Prophète (s): « C'est croire en Allah, Ses anges, Ses livres, Ses messagers, au jour dernier et croire à la prédestination bonne ou mauvaise. » [Rapporté par Al-Bukhari).
8- Que signifie « Il n'y a pas de divinité si ce n'est Allah » ?
Cela signifie la négation du droit d'adoration à toute divinité autre qu'Allah et l'affirmation que ce droit appartient à Allah exclusivement.
9 - Allah est-il avec nous ?
Oui, Allah est avec nous par Sa science, Son ouïe, Sa vue, Sa protection, Sa domination, Sa puissance et Sa volonté.
Quant à son Essence, Elle ne se mêle pas aux créatures et rien ne La cerne parmi les créatures, gloire et pureté à Allah.
10- Peut-on voir Allah ?
La communauté musulmane est unanime pour dire qu'on ne voit pas Allah dans la vie présente et que les croyants verront Allah au lieu du rassemblement le Jour de la Résurrection et au Paradis. Allah dit: (Ce jour-là, il y aura des visages resplendissants; qui regarderont leur Seigneur) [Al-Qiyamah, 22-23]
11- Quelle est l'utilité de connaître les noms d'Allah et Ses attributs ?
La première obligation qu'Allah a prescrite à ses serviteurs est de Le connaître. Si les gens Le connaissent, ils L'adoreront comme il se doit. Allah dit: (Sache donc qu'en vérité, il n'y a point de divinité [digne d'adoration] à part Allah et demande pardon pour tes péchés)[ Muhammad, 19]. Ainsi, l'évocation d'Allah par l'immensité de Sa miséricorde entraîne l'espoir [d'obtenir Son pardon]; l'évocation de Son châtiment rude implique de
Le craindre et le fait qu'll soit le seul à distribuer Ses bienfaits procure la gratitude et le remer- ciement envers Lui. On entend par adorer Allah par Ses noms et attributs : les connaître, comprendre leur sens et les mettre en pratique. Il est recommandé pour le serviteur de partager certains noms et attributs avec Allah: par exemple la science, la compassion, la justice. Il y en a d'autres qu'il est interdit au serviteur d'adopter, comme la divinité, la fierté et l'orgueil - car ils sont propres à Allah. D'autres attributs enfin sont propres au serviteur, méritoires pour lui et même obligatoires, mais avec lesquels il est interdit de qualifier le Seigneur, comme la servitude (al-Ubûdiyah), la pauvreté, le besoin, la soumission, l'imploration, etc. La créature la plus aimée d'Allah est celle qui possède les qualités qu'Allah aime et la créature la plus exécrable auprès d'Allah est celle qui détient les qualités qu'Allah déteste.
12- Allah dit: (C'est à Allah qu'appartiennent les noms les plus beaux. Invoquez- le donc par ces noms) [Al-A'raf, 180]
On rapporte de manière fiable que le Messager d'Allah (s) a dit : « Allah a quatre-vingt-dix-neuf noms, cent moins un; celui qui les connaît et les met en pratique (litt.: les dénombre) entrera au Paradis. » [Al-Bukhari et Muslim].
Les dénombrer signifie :
1- Dénombrer Ses noms et les répertorier
2- En comprendre le sens et y croire. Par exemple, quand on dit Al-Hakim (le Sage), on se soumet entièrement à Allah, car on sait que tout est régi par Sa sagesse. Quand on entend Al-Qudûss (le Sanctifié), ce qui vient à l'esprit est qu'Allah est exempt de tout défaut.
3- Invoquer Allah par Ses noms.
L'invocation est de deux sortes:
a) L'invocation d'éloge et d'adoration
b)L'invocation de demande. Celui qui se réfère au Coran et à la Sunna authentique peut répertorier les noms d'Allah.
En voici la liste:
13- Quelle est la différence entre les noms d'Allah et Ses attributs ?
On a le droit d'utiliser à la fois les noms d'Allah et Ses attributs pour demander Sa protection et jurer. Mais il existe entre les deux des différences dont les plus importantes sont :
Premièrement : Il est permis d'utiliser les noms d'Allah, contrairement à Ses attributs, pour obtenir un nom composé mettant en valeur l'asservissement à Allah et pour l'invocation.
On pourra par exemple nommer quelqu'un << Abdul Karim >> [serviteur du Généreux par excellence], mais le nommer « Abdul Karam >>
[serviteur de la générosité] n'est pas permis. Pour invoquer Allah, on utilisera un de ses noms, comme « Ya Karim!» [O le Généreux par excellence !]; mais L'invoquer par un attribut comme «< Ya Karamallah!» [O générosité d'Allah !] n'est pas permis.
Deuxièmement : on déduit les attributs d'Allah à partir de Ses noms : on déduit, par exemple, du « Très Miséricordieux », l'attribut de la miséricorde.
Tandis qu'à partir des attributs, on ne peut extraire des noms qui n'ont pas été révélés : de l'attribut al-Istiwa par exemple (s'établir au-dessus), on ne peut pas déduire le nom, Al-Mustawi (Celui qui s'est établi au-dessus) comme faisant partie des noms d'Allah.
Troisièmement : on ne déduit pas à partir des actes d'Allah, des noms qui n'ont pas été révélés. Parmi Ses actes, il y a par exemple la colère, on ne doit pas dire que le coléreux fait partie de Ses noms. Quant à Ses attributs, on peut les déduire de ses actes; ainsi, on attribue la colère à Allah car, parmi Ses actes, il y a le fait qu'Il Se met en colère.
14 - Que signifie la croyance aux anges ?
C'est avoir la ferme conviction qu'ils existent et qu'ils ont été créés pour adorer Allah et pour exécuter Ses ordres: (... des serviteurs honorés. Ils ne devancent pas Son Commandement et agissent selon Ses ordres) [Al-Anbiya', 26, 27].
La foi aux anges comporte quatre points:
1) Croire en leur existence.
2) Croire en ceux d'entre eux dont nous connaissons les noms, tel que Jibril (Gabriel).
3)Croire en leurs caractéristiques connues, comme le fait qu'ils soient immenses.
4) Croire en que nous connaissons du rôle de chacun d'entre eux, comme l'ange de la mort (dont le rôle est d'extraire l'âme du corps du défunt).
15 - Qu'est-ce que le Coran ?
Le Coran est la Parole d'Allah dont la lecture constitue un acte d'adoration. C'est une parole qui émane d'Allah et qui retournera vers Lui. Allah l'a effectivement prononcé avec des lettres et un son. Jibril l'a écouté en provenance d'Allah, puis l'a transmis au Prophète Muhammad (saa).Tous les Livres sacrés sont les paroles d'Allah.
16 - Pouvons-nous nous contenter du Coran au détriment de la Sunna du Prophète (psl ) ?
Cela n'est pas permis. Allah a ordonné de suivre la Sunna. En effet, Allah dit dans le Coran : (Prenez ce que le Messager vous ordonne ; et ce qu'il vous interdit, abstenez-vous-en) [Al-Hachr, 7]. Et la Sunna a été révélée en tant qu'exégèse du Coran.
D'ailleurs, on ne peut connaître les détails de la religion comme ceux de la prière si ce n'est par le biais de la Sunna. Le Prophète (a) a dit : « En vérité, j'ai reçu le Livre (le Coran) et autre chose d'identique avec (la Sunna). Un homme rassasié et adossé sur son divan ne tardera pas à dire : N'observez que ce que contient le Coran; ce que vous y trouvez de licite, considérez-le comme licite, et ce que vous y trouvez d'illicite, considérez-le comme illicite.» [Abu Dawud].
17 - Que signifie la croyance aux messagers ?
C'est la ferme conviction qu'Allah a envoyé un messager à chaque communauté afin qu'il l'invite à adorer Allah Seul et à renier tout ce qui est adoré en dehors de Lui. C'est également croire que tous les messagers sont véridiques, dignes de foi, bien guidés, nobles, bienfaisants, pieux, dignes de confiance et qu'ils sont des guides bien guidés. C'est aussi croire qu'ils ont transmis leur message, qu'ils sont les meilleures créatures et qu'ils sont exempts de toute association à Allah [Chirk] de leur naissance jusqu'à leur mort.
18 - Quels seront les différents types d'intercession le Jour de la Résurrection ?
Ils sont nombreux
Premier type : La grande intercession; c'est la plus importante.
Elle se déroulera à l'endroit de la Résurrection après que les gens auront stationné pendant cinquante mille ans en attendant que leur jugement soit prononcé.
Alors, le Prophète Muhammad (sallam) intercédera auprès de son Seigneur et Lui demandera de juger les gens. Cette intercession est propre à notre maître Muhammad (sam). C'est le rang qui mérite la gratitude (Al- Maqam ul-Mahmûd) qui lui a été promis.
Deuxième type : L'intercession pour que la porte du Paradis s'ouvre. La première personne à intercéder pour qu'elle s'ouvre est notre Prophète Muhammad(sallam) et la première communauté à y entrer est sa communauté.
Troisième type : L'intercession pour que des gens destinés à l'Enfer n'y entrent pas.
Quatrième type : L'intercession pour faire sortir de l'Enfer les pécheurs parmi les monothéistes qui y sont entrés.
Cinquième type : L'intercession pour que des gens du Paradis y soient élevés en degré.
Sixième type: L'intercession en faveur des gens pour qu'ils entrent au Paradis sans jugement.
Septième type: L'intercession pour que soit allégé le supplice de certains mécréants. C'est une intercession propre à notre Prophète (a) en faveur de son oncle Abû Tâlib.
Huitième type: pour qu'Allah fasse sortir des gens qui sont morts en tant que monothéistes, de l'Enfer, et les fasse entrer au Paradis par Sa miséricorde; cela concerne ceux qui n'auront pas pu obtenir une des intercessions précitées et Allah Seul connaît leur nombre.
19 - Est-il permis de demander l'aide ou l'intercession des vivants ?
Oui ; cela est permis et l'Islam incite à venir en aide à autrui. Allah dit: (Entraidez- vous dans l'accomplissement des bonnes œuvres et de la piété) [Al-Ma'idah, 2]; et le Prophète (l) a dit : « Allah vient en aide au serviteur tant que ce dernier vient en aide à son frère.» [Muslim]. L'intercession qui signifie la médiation possède un grand mérite. Allah dit: (Quiconque intercède d'une bonne intercession, en aura une part) [An-Nissa', 85].
Le Prophète (a) a dit : « Intercédez (auprès des autres), vous serez récompensés. » [Al-Bukhari). Cette demande doit respecter certaines conditions :
1) Elle doit être adressée à une personne vivante. En effet, la demande adressée à un mort s'appelle une invocation; or, le mort ne peut entendre celui qui l'invoque. Allah dit: (Si vous les invoquez, ils n'entendent pas votre invocation; et même s'ils entendaient, ils ne sauraient vous répondre.) [Fatir, 14] Comment peut-on adresser une demande à un mort alors que c'est lui qui a besoin de l'invocation du vivant?! Ses actes se sont interrompus au moment de sa mort, sauf les récompenses qui lui parviennent grâce aux invocations et autres. Le Prophète (a) a dit : « Lorsque l'être humain meurt, ses actes sont interrompus sauf pour trois choses: une aumône dont l'utilité est continue, une science dont les gens bénéficient ou un enfant pieux qui invoque en sa faveur. » [Muslim]
2) Celui qui est sollicité doit comprendre ce qu'on lui demande.
3)Ce qui est demandé doit exister.
4) Cela doit être parmi les choses que l'on est capable d'accomplir.
5) Cela doit concerner les choses de la vie présente.
6) Cela doit être une chose permise qui ne comporte pas de préjudice.
20 - Combien y a-t-il de façons de prendre un intermédiaire (Tawassul) pour se rapprocher d'Allah ?
Il y a en a deux :
Premièrement : Les manières licites de se rapprocher d'Allah : il y en a trois :
1) Se rapprocher d'Allah en utilisant Ses noms et attributs lors de l'invocation.
2) Se rapprocher d'Allah en évoquant ses bonnes œuvres lors de l'invocation, comme cela est rapporté dans le récit des trois compagnons coincés dans la grotte.
3) Se rapprocher d'Allah en demandant à un individu vivant et présent dont on pense que l'invocation sera exaucée, d'invoquer en sa faveur.
Deuxièmement: Les manières illicites de se rapprocher d'Allah: Il y en a deux:
1) Demander à Allah par le rang élevé (Jah) du Prophète (sallam) ou du Waly (saint).
Il est par exemple interdit de dire: (O Allah, je Te demande par le rang élevé de Ton Prophète (sallam), ou par le rang élevé d'Al- Husseyn). Il ne fait pas de doute que le rang du Prophète (sallam) et des gens vertueux est considérable auprès d'Allah. Toutefois, lorsqu'une sécheresse survint, les Compagnons qui sont les gens les plus désireux de faire le bien ne demandèrent pas la pluie à Allah en invoquant le rang élevé du Prophète (a), alors qu'ils avaient sa tombe tout près d'eux. Ils se rapprochèrent plutôt d'Allah en demandant à Al-Abbas, l'oncle du Prophète (sallam) d'invoquer Allah pour eux.
2) Le fait qu'un individu invoque Allah en jurant au nom de Son Prophète (sallam) ou d'un Waly. Il est par exemple interdit de dire : (Ô Allah, je Te demande telle chose par Ton Waly untel, ou par le droit de Ton prophète untel). En effet, il est interdit de jurer par une créature pour imposer quelque chose à une autre créature; et que penser de cette interdiction lorsqu'on s'adresse à Allah! En outre, le serviteur ne détient aucun droit sur Allah simplement parce qu'il obéit à Ses ordres, au point qu'il croit pouvoir le faire valoir et jurer par ce droit pour obtenir une chose quand il s'adresse à Allah.
21- Que signifie la croyance au Jour dernier ?
C'est la ferme conviction que ce jour arrivera véritablement. Cela inclut la croyance à la mort ainsi que ce qui suit, comme l'épreuve de la tombe, ses supplices ou ses délices; le fait que l'ange soufflera dans la Trompe, que les gens se tiendront devant leur Seigneur, que les Registres des œuvres seront déroulés, que les œuvres seront pesées sur la Balance, le Pont, le Bassin, l'intercession et la destination finale vers le Paradis ou l'Enfer. (Voir à la fin de ce livre : le Voyage vers l'éternité)
22 - Quels sont les grands signes précurseurs de l'Heure du Jugement dernier ?
Le Prophète (sallam) a dit : « L'Heure n'arrivera pas jusqu'à ce que vous ayez vu dix signes ; puis il évoqua la fumée, l'antéchrist (Dajjal), la bête, le lever du soleil du côté du Couchant, la descente de Jésus fils de Marie, Gog et Magog , trois effondrements de la terre : un effondrement en Orient, un effondrement en Occident, et un effondrement dans la Péninsule Arabe et le dernier est un feu qui sortira du Yémen et poussera les gens vers leur lieu du Rassemblement. » [Muslim]
23 - Quelle est la plus grande épreuve que les gens connaîtront ?
Le Prophète (all) a dit : « Il n'y a pas entre la création d'Adam et l'arrivée de l'Heure [du Jugement dernier] une épreuve plus grande que l'antéchrist» [Muslim]; c'est un homme parmi les fils d'Adam (les êtres humains) qui viendra à la fin des temps. Il sera écrit entre ses deux yeux] (ka fa ra = Il a mécru); cette inscription sera lue par chaque croyant. Il est borgne de l'œil droit, qui est tel un grain de raisin flottant. Au début, il prétendra être une personne vertueuse; ensuite, il prétendra être un prophète et enfin être Dieu. Il viendra voir des gens qu'il invitera à son égarement, mais ces derniers le traiteront de menteur et ils rejetteront ses paroles. Aussi, il se détournera d'eux et leurs richesses le suivront et ils se retrouveront au matin sans rien. Puis, il ira trouver des gens et les invitera à son égarement: ces derniers l'écouteront et croiront en lui. Il ordonnera alors à la pluie de tomber, et à la terre de faire pousser les plantes et les plantes pousseront. Il viendra trouver les gens avec de l'eau et du feu. Son feu est une eau fraîche et son eau est un feu.
Il incombe au musulman d'implorer la protection d'Allah contre sa tentation à la fin de chaque prière, de réciter les premiers versets de la sourate Al-Kahf s'il le rencontre. Il doit l'éviter autant qu'il peut de peur d'être éprouvé. Le Prophète (sallam) a dit: «Que celui qui entend parler de l'antéchrist, n'aille pas à sa rencontre; je jure par Allah qu'un homme viendra vers lui estimant être croyant et le suivra en raison des ambiguïtés qu'il provoquera en lui.» [Abu Dawud]. Il passera quarante jours sur terre: un jour sera semblable à une année, un jour sera semblable à un mois, un jour sera semblable à une semaine et le reste de ses jours seront semblables à nos jours présents. Il ne laissera aucune ville ni aucune terre, sans y passer, hormis la Mecque et Médine. Ensuite, Jésus descendra et le tuera.
24 - Est-ce que le Paradis et l'Enfer existent [actuellement] ?
Oui. En effet, Allah a créé le Paradis et l'Enfer avant de créer les êtres humains. Ils ne disparaîtront jamais, ni ne s'anéantiront. Il a également créé des gens destinés au Paradis par Sa Grâce et des gens destinés à l'Enfer par Sa justice, et a facilité à chacun ce pour quoi il a été créé.
25 - Que signifie la croyance en la prédestination ?
C'est la ferme conviction que tout bien ou tout mal ne découle que du décret d'Allah et de Son destin, et qu'Allah est Celui qui réalise parfaitement tout ce qu'Il veut. Le Prophète (e) a dit: « Si Allah châtiait les habitants de la terre et des cieux, Il les châtierait sans pour autant être injuste envers eux; et s'll leur accordait miséricorde, Sa miséricorde serait pour eux meilleure que leurs œuvres. Si tu dépenses une quantité d'or équivalente au mont Uhud dans le sentier d'Allah, Allah ne l'acceptera pas jusqu'à ce que tu aies foi en la prédestination et que tu saches que ce qui t'est arrivé ne pouvait pas t'éviter, et ce que tu as évité ne pouvait pas t'arriver. Si tu meurs en croyant autre chose que cela, tu entreras certes en Enfer. » [Abu Dawad et Ahmad].
La foi en la prédestination comporte quatre éléments :
Premièrement: Croire qu'Allah sait toute chose globalement et dans les moindres détails.
Deuxièmement: Croire qu'Allah l'a écrite dans la Table gardée (Al-Lawh ul-Mahfuzh). Le Prophète (alle) a dit : « Allah a écrit le destin des créatures cinquante mille ans avant de créer les cieux et la terre. » [Muslim].
Troisièmement: Croire en la volonté d'Allah qui s'exerce inéluctablement et que rien n'entrave, et en Sa puissance que rien ne défie; ce qu'Il veut se réalise et ce qu'Il ne veut pas ne se réalise pas.
Quatrièmement: Croire qu'Allah est le Créateur qui donne l'existence à toute chose (et tout acte) et que tout en dehors de Lui fait partie de Sa création.
26 - Les créatures ont-elles un pouvoir et une volonté réels ?
Oui, l'homme jouit d'une volonté et d'un choix. Toutefois, ils n'échappent pas à la volonté d'Allah ; Allah dit: (Mais vous ne pouvez vouloir, que si Allah veut, Il est le Seigneur de l'Univers) (At-Takwir, 29]. Le Prophète (alle) a dit : « Œuvrez, et à chacun lui sera facilité la voie pour laquelle il a été créé. » [Al-Bukhari et Muslim]. Allah nous a en effet donné la raison, l'ouïe et la vue pour que nous fassions la différence entre ce qui est bon et ce qui est mauvais. Une personne douée de raison peut-elle voler et dire ensuite que c'est Allah qui a décrété qu'elle vole? Si elle dit cela, les gens ne vont pas lui pardonner; au contraire, elle sera sanctionnée et on lui dira: << Allah a également décrété cette sanction contre toi ! » Il n'est donc pas permis d'évoquer le destin pour s'innocenter, car c'est refuser la vérité. Allah edit: (Ceux qui ont associé diront: « Si Allah avait voulu, nous ne lui aurions pas donné d'associés, nos ancêtres non plus et nous n'aurions rien déclaré interdit.»> Ainsi, leurs prédécesseurs traitaient de menteurs (les Messagers) jusqu'à ce qu'ils eurent goûté notre rigueur. Dis : « Avez-vous quelque science à nous produire ?
Vous ne suivez que la conjecture et ne faites que mentir ») [Al-Ancăm, 148].
27 - Qu'est-ce que la perfection (Ihsân) ?
Le Prophète (a) répondit à celui qui l'interrogea au sujet de la perfection: << Elle consiste à adorer Allah comme si tu Le voyais, car si tu ne Le vois pas, Lui te voit sans le moindre doute. >> [Muslim]. La perfection est le plus haut des trois degrés de la religion: l'Islam, la foi (al-Imân) et la perfection (al-Ihsan).
28 - Combien y a-t-il de catégories de l'unicité d'Allah (At-Tawhid) ?
L'unicité d'Allah a trois catégories:
1) L'unicité d'Allah dans Sa Seigneurie:
C'est reconnaitre qu'Allah est le Seul à accomplir Ses actes tels que la création, l'octroi de la subsistance, le fait de donner la vie, etc. Les mécréants reconnaissaient cette catégorie d'unicité avant l'avènement du Prophète (sallam).
2) L'unicité d'Allah dans son adoration:
C'est le fait de vouer à Allah Seul tous les actes d'adoration comme la prière rituelle, le vœu pieux, l'aumône, etc. C'est pour appliquer l'unicité d'Allah dans l'adoration que les Messagers ont été envoyés et les Livres révélés.
3) L'unicité d'Allah en Ses Noms et Attributs : C'est le fait de reconnaître les beaux Noms d'Allah et Ses Attributs sublimes qu'Il s'est Lui- même attribués dans Son Livre ou dans la Sunna de Son Messager (alla) sans les nier, ni détourner leur sens, ni chercher à expliquer leur comment, ni les comparer aux attributs des créatures (anthropomorphisme).
29 - Qui est le bien-aimé d'Allah (Waly)?
C'est tout croyant vertueux qui craint Allah. Allah dit: (En vérité, les bien-aimés d'Allah seront à l'abri de toute crainte et ils ne seront point affligés; ceux qui croient et qui craignent [Allah]) (Yunus, 62-63].
Le Prophète (alle) a dit : « Allah Seul est mon Bien-aimé (waly), ainsi que les croyants vertueux. »> [Al-Bukhari et Muslim]
30 - Quel est notre devoir vis-à-vis des Compagnons du Prophète (salt)?
Notre devoir envers eux est de les aimer, de demander à Allah de les agréer, d'éviter que nos cœurs aient de la rancœur envers eux, de se garder de parler d'eux en mal, de propager leurs mérites, d'éviter de parler de leurs disputes. Ils ne sont pas infaillibles et peuvent commettre des erreurs. Toutefois, ils sont des Mujtahid: celui d'entre eux qui parvient à l'avis juste a deux récompenses; quant à celui qui se trompe, il a une récompense pour son Ijtihad et son erreur est pardonnée. De plus, ils ont des mérites qui effacent les mauvaises actions qu'ils ont commises, si toutefois ils les ont commises. Ils n'ont pas tous le même degré de mérite. Les meilleurs des Compagnons sont les dix promis au Paradis: Abu Bakr, puis Umar, puis 'Uthman, puis Ali; ensuite, Talhah, Az-Zubayr, Abdur-Rahman ibn Awf, Sard ibn Abi Waqqas, Sacid ibn Zayd, Abú Ubaydah ibn ul-Jarrah, puis le reste des Muhajirûn, ensuite ceux qui ont participé à la bataille de Badr parmi les Muhajirûn et les Ansar, puis le reste des Ansar, enfin, le reste des Compagnons.
Le Prophète (a) a dit : « N'insultez pas mes Compagnons. Je jure par Celui qui tient mon âme en Sa Main, si l'un de vous dépensait l'équivalent du mont Uhud en or, il n'atteindrait pas le mérite du Mudd ou même de la moitié d'un Mudd dépensé par l'un d'eux. » [Al-Bukhârî et Muslim]. Et aussi : « Celui qui insulte mes compagnons, la malédiction d'Allah, de Ses anges et de tous les gens tombe sur lui. » [At-Tabarani]
31 - Devons-nous exagérer l'éloge du Messager (a) au point d'aller au- delà du rang qu'Allah lui a donné?
Il n'y a pas de doute que notre maître Muhammad(sallam) est la plus noble et la meilleure des créatures. Toutefois, nous n'avons pas à exagérer son éloge comme les chrétiens l'ont fait avec Jésus fils de Marie, parce qu'il nous l'a interdit : « Ne m'exaltez pas comme les chrétiens ont exalté le fils de Marie. Je ne suis que le serviteur d'Allah. Dites donc (en parlant de moi): « Le serviteur d'Allah et Son Envoyé, »> [Al-Bukhari].
32 - Les gens du Livre sont-ils des croyants ?
Les juifs, les chrétiens et tous les adeptes des religions autres que l'Islam sont des mécréants, même s'ils suivent une religion dont l'origine est authentique. Celui qui n'abandonne pas sa religion après l'avènement du Prophète Muhammad (a) pour embrasser l'Islam (ne sera point agrée, et il sera, dans l'au-delà, parmi les perdants) [Al-Imran, 85]- Si le musulman ne croit pas qu'ils sont mécréants ou a des doutes sur le caractère
1 NdT: Le Mujtahid est celui qui pratique le Ijtihad qui est l'effort de réflexion en religion.
2 NdT: Le Ijtihad consiste à ce que le savant fasse de son mieux en étudiant les preuves pour pouvoir accéder à la présomption ou à la certitude que le jugement d'Allah sur la question est ceci ou cela; cf. Mudhakkiratu Ussul il-Fiqh, Cheikh Ach-Chinqity, p. 311.
3 NdT: Al-Muhajirin sont les musulmans qui ont émigré de la Mecque vers Médine; al- Ansar sont les habitants de Médine.
Erronné de leur religion, il devient mécréant, parce qu'il s'est opposé à la sentence d'Allah et de Son Prophète (sallam) qui ont décrété leur mécréance. Allaha dit: (Mais quiconque d'entre les factions n'y croit pas, aura le Feu comme rendez-vous) [Hud, 17] (Factions signifie les gens des autres religions). Le Prophète (sallam) a dit : « Je jure par Celui qui tient l'âme de Muhammad dans Sa main, toute personne dans cette communauté, qu'il s'agisse d'un juif ou d'un chrétien, qui entendra parler de moi sans croire en moi, entrera en Enfer. » [Muslim]-
33 - Est-il permis d'être injuste envers les mécréants?
L'injustice est interdite, car Allah dit: (Allah ordonne l'équité et la bienfaisance) [an-Nahl, 90] et dans un hadith qudsy, Il dit : « Je Me suis interdit l'injustice et Je l'ai rendue interdite entre vous; ne soyez donc pas injustes les uns envers les autres.» [Muslim]. La personne opprimée se vengera le Jour du Jugement. Le Prophète (a) a dit : «< Savez- vous qui est celui qui a fait faillite?» Les Compagnons répondirent: « C'est celui qui n'a plus ni argent ni biens. » Il reprit : « Celui de ma communauté qui a fait faillite arrivera au Jour de la Résurrection avec ses prières, son jeûne, sa Zakat, alors qu'il a insulté, il a accusé à tort, il a escroqué, il a fait coulé le sang, il a frappé. On donnera alors à chacune de ses victimes ses bonnes œuvres; si ses bonnes œuvres s'épuisent avant qu'il ait compensé toutes ses victimes, on retira de leurs mauvaises actions pour les lui attribuer, et il [l'agresseur] sera jeté en Enfer. » [Muslim] Justice sera faite même entre les animaux.
34 - Qu'est-ce que l'innovation?
Ibn Rajab a dit : « L'innovation signifie ce qui a été inventé et qui n'a pas de fondement dans la législation islamique qui le justifie. >>
35- Y a-t-il dans la religion une bonne innovation et une mauvaise innovation?
Les versets du Coran et les hadiths condamnent l'innovation dans son sens religieux: c'est-à-dire ce qui a été inventé et qui n'a pas de fondement dans la religion. En effet, le Prophète (a) a dit : « Quiconque accomplit une action qui n'est pas conforme à nos prescriptions, cette action est rejetée. » [Al-Bukhari et Muslim]. Le Prophète (a) dit également : « Toute nouveauté est une innovation et toute innovation est un égarement.» [Ahmad]. L'imam Mâlik a dit sur la définition religieuse de l'innovation: «< Quiconque invente dans l'Islam une innovation qu'il estime bonne, a prétendu que Muhammad (s) a failli à sa mission, parce qu'Allah dit: (Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion) [Al-Ma'idah, 3]. » Par ailleurs, des hadiths font l'éloge de l'innovation prise en son sens linguistique: il s'agit dès lors de ce qui est prescrit par la religion, mais a été oublié par les gens. Le Prophète (sallam) a exhorté les gens à le faire revivre, comme lorsqu'il dit : « Quiconque apporte dans l'Islam une bonne tradition [prouvée par une référence légale] aura sa récompense et la récompense de ceux qui la mettent en pratique après lui, sans rien diminuer de leurs propres récompenses,» [Muslim]. De même, Umar a dit : « Quelle belle innovation que celle-ci »>, faisant allusion à la prière de nuit (At-Tarawih) pendant le mois de Ramadan. En effet, cette prière était prescrite à l'origine (et non innovée) et le Prophète (a) avait exhorté les musulmans
1 NdT: C'est ainsi que ce hadith est expliqué par les commentateurs. Voir Tulfat ul-Ahwadhy. à l'accomplir; il l'avait accomplie lui-même durant trois nuits, puis l'avait délaissée de peur qu'Allah ne la rende obligatoire. Par la suite, Umar a fait revivre cette tradition en accomplissant la prière de Tarawih en groupe.
36 - Combien y a-t-il de sortes d'hypocrisie?
\Il y a deux sortes d'hypocrisie :
1)L'hypocrisie liée à la croyance (l'hypocrisie majeure): c'est lorsqu'un individu donne l'apparence d'être croyant bien qu'il soit mécréant au fond de lui-même. Cette catégorie d'hypocrisie exclut de la religion islamique. Si un tel individu meurt sur cette voie, il mourra dans la mécréance. Allah dit: (Les hypocrites seront, certes, au plus bas fond du Feu) [An-Nissa', 145]. Parmi les attributs qui les caractérisent: ils cherchent à tromper Allah et les croyants, se moquent d'eux; ils aident les mécréants contre les croyants et cherchent par leurs bonnes œuvres un profit mondain.
2) L'hypocrisie dans les actes (l'hypocrisie mineure): elle n'exclut pas celui qui en est coupable de l'Islam; toutefois, s'il ne se repent pas de cette pratique, elle risque de le conduire à l'hypocrisie majeure. Elle a des signes distinctifs parmi lesquels : quand l'hypocrite parle, il ment; s'il fait une promesse, il ne la tient pas; lorsqu'il discute, il est de mauvaise foi; lorsqu'il prend un engagement, il ne le respecte pas; lorsqu'on lui fait confiance, il trahit. C'est pourquoi les Compagnons craignaient de tomber dans l'hypocrisie mineure. Ibn Mulaykah a dit : « J'ai rencontré trente compagnons du Prophète (s), et il craignaient tous de tomber dans l'hypocrisie. >> Ibrahim At-Taymiy a dit : « Jamais je n'ai confronté ce que je disais avec ce que je pratiquais sans craindre d'être un menteur. » Al-Hassan Al-Basrî a dit: «Ne craint l'hypocrisie que le croyant, et ne s'en croit à l'abri que l'hypocrite. » Umar a dit à Hudhayfah : « Par Allah, je te supplie de me dire: est-ce que le Prophète (e) m'a cité parmi les hypocrites? >> Hudhayfah répondit : « Non, et je ne ferai plus l'éloge de personne après toi. >>
37 - Quel est le péché le plus grave et le plus énorme auprès d'Allah?
C'est le fait d'associer à Allah [Chirk], car Allah dit: (L'association à [Allah] est vraiment une énorme injustice) [Luqman, 131], et lorsqu'on demanda au Prophète (all) quel péché était le plus grave, il répondit : « C'est le fait de donner à Allah un associé (nidd) alors que c'est Lui qui t'a créé. » [Rapporté par Al-Bukhari et Muslim].
38 - Combien y a-t-il de sortes d'association à Allah?
Il y en a deux :
Premièrement: l'association majeure qui exclut celui qui la commet de l'Islam et à qui Allah ne pardonne pas. Allah dit: (Certes Allah ne pardonne pas qu'on lui donne quelque associé. À part cela, II pardonne à qui Il veut) [An-Nissa', 48]. Elle a quatre catégories:
a) l'association dans l'invocation et dans la demande adressée à Allah
b) l'association dans l'intention, la volonté et le but visé, comme accomplir des bonnes œuvres pour autre qu'Allah
c) l'association dans l'obéissance: il s'agit d'obéir aux théologiens quand ils interdisent ce qu'Allah a rendu licite ou lorsqu'ils rendent licite ce qu'Allah a interdit
d) l'association dans l'amour: lorsqu'on aime quelqu'un comme on aime Allah.
Deuxièmement: l'association mineure qui n'exclut pas de l'Islam celui qui la commet.
Elle est de deux sortes:
a) L'association apparente: qu'elle soit sous forme de paroles comme jurer par autre qu'Allah, ou dire: c'est selon la volonté d'Allah et la tienne, ou sous forme d'actes, comme porter une bague ou une ficelle pour enlever ou repousser le mal, accrocher un talisman pour se protéger du mauvais ceil, être superstitieux ou croire aux augures en voyant des présages dans les oiseaux, les noms, les endroits ou autres.
b) L'association cachée ou discrète : c'est de l'association dans l'intention, la volonté et le but recherché (plus léger que ci-dessus) comme l'ostentation ou rechercher la bonne réputation en accomplissant des actes d'adoration ou autres.
39 - Quelle est la différence entre l'association majeure et l'association mineure?
Entre autres différences, il y a le fait que celui qui commet l'association majeure sort de l'Islam dans la vie présente et demeurera éternellement en Enfer dans l'au-delà [s'il meurt sans se repentir]. Quant à l'association mineure, on ne juge pas celui qui la commet de mécréant dans la vie présente et il ne demeure pas éternellement en Enfer dans l'au-delà. De même, l'association majeure rend vaines toutes les œuvres tandis que l'association mineure n'annule que l'œuvre qu'elle a accompagnée. Il reste une question de divergence entre les savants à savoir: est-ce que l'association mineure n'est pardonnée qu'en cas de repentir comme pour l'association majeure, ou bien est-elle comme les grands péchés soumise à la volonté d'Allah (c.à-d s'll veut, Il pardonne et s'Il veut, II en punit le coupable)? Quelque soit l'avis, l'association mineure reste très dangereuse.
40 - Y a-t-il une prévention contre l'association mineure avant qu'elle n'arrive ou une expiation lorsqu'elle est survenue?
Oui, la prévention contre l'ostentation consiste à chercher par ses œuvres, Le Visage d'Allah (vouer tous ses actes à Allah Seul). Quant à l'ostentation légère, on s'en prémunit par les invocations: le Prophète (alla) a dit : « O hommes, gardez-vous de cette association [à Allah], car elle est plus discrète que la marche des fourmis !» « O Messager d'Allah (love), comment s'en prémunir alors qu'elle est plus discrète que la marche des fourmis ? »> Lui demanda-t-on. Il répondit : « Dites: O Allah, nous Te demandons de nous préserver de T'associer quelque chose que nous connaissons et nous Te demandons pardon pour ce que nous ne connaissons pas » [Ahmad). En ce qui concerne l'expiation de jurer par autre qu'Allah, le Prophète (a) a dit : « Celui qui jure par Al-Lat et Al- Uzzá (divinités païennes), qu'il dise alors: il n'y a pas de divinité méritant d'être adorée si ce n'est Allah.» [Al-Bukhari et Muslim]. Quant à l'expiation de l'augure, le Prophète (a) a dit : « Celui qui a annulé ce qu'il voulait entreprendre à cause de l'augure, tombe dans l'association.» Ils demandèrent: « Quelle est donc l'expiation à cela?» Il répondit : « Dites: ô mon Seigneur ! Il n'y a de bien que le tien, ni d'augure que ce que Tu as prédestiné et il n'y a point de divinité digne d'être adorée si ce n'est Toi. »2 (Ahmad]
41 - Combien y a-t-il de sortes de mécréance?
Il existe deux sortes de mécréance:
1«< Allahumma inna na idhu bika an-nuchrika bika chay-'an na lamuhu wa nastaghfiruka lima la na lamuhu.»
2 « Allahumma la khayra illâ khayruka, wa la tayra illa tayrouka, wa la ilaha ghayrouka.»
1) La mécréance majeure qui exclut de l'Islam; elle comporte cinq catégories :
a) la mécréance basée sur le démenti
b) la mécréance due à l'orgueil tout en ayant foi
c) la mécréance par le doute
d) la mécréance par le rejet en se détournant de la vérité
e) la mécréance par l'hypocrisie.
2) la mécréance mineure: c'est commettre un péché qui n'exclut pas de l'Islam, comme le fait de tuer un musulman.
42 - Quel est le statut du vœu dans l'Islam ?
Le Prophète (sallam) détestait le voeu et l'a interdit en disant : « Il ne procure aucun bien.» (Al-Bukhari). Tel est le statut du vœu adressé exclusivement à Allah. Par contre, si le vœu est adressé à autre qu'Allah, comme s'engager à accomplir une chose pour une tombe ou un saint, alors ce vœu est illicite, et l'accomplir n'est pas permis.
43 - Quel est le jugement de l'Islam concernant le fait de se rendre chez le devin ou le sorcier ?
Cela est illicite et quiconque se rend chez eux pour un besoin, mais ne croit pas à leur prétention de connaître l'invisible, verra sa prière rejetée pendant quarante jours, selon la parole du Prophète (sallam): « Celui qui se rend auprès d'un devin et lui demande quelque chose, verra sa prière rejetée pendant quarante jours. » [Muslim]. Par contre, s'il se rend chez eux et croit à leurs prétentions de connaître l'invisible, il aura mécru à la religion de Muhammad (m), conformément au hadith suivant : « Quiconque se rend chez un devin ou un sorcier et croit à ce qu'il dit, a mécru en ce qui a été révélé à Muhammad » [Abu Dawud].
44 Quand est-ce qu'attribuer la pluie aux astres constitue un polythéisme majeur et quand est-ce que cela constitue un polythéisme mineur ?
Celui qui croit que l'astre a une influence - sans la volonté d'Allah - et attribue la pluie à l'astre en pensant que c'est lui qui la produit et la crée, alors cela est considéré comme du polythéisme majeur. Quant à celui qui croit que l'astre a une influence - par la volonté d'Allah - et croit qu'Allah a fait de cet astre une cause provoquant la pluie, et Allah a fait en sorte qu'il est de coutume que la pluie tombe dès que cet astre apparaît, cette croyance est interdite et est considérée comme un polythéisme mineur. En effet, il a considéré l'astre comme une cause sans aucune preuve de la législation divine, de la perception et de la raison. Toutefois, il est permis de les observer pour déterminer les saisons de l'année et prévoir les moments où il est probable que la pluie tombe.
45 - Quel est notre devoir vis-à-vis des dirigeants islamiques?
Le devoir envers eux est de les écouter et leur obéir dans le meilleur et le pire. Il n'est pas permis de se révolter contre eux, même s'ils commettent l'injustice. Nous ne devons pas non plus faire des invocations contre eux, ni nous désengager de leur obéir; nous devons implorer Allah de leur accorder la vertu et la bonne santé et de les raffermir dans la bonne voie, et croire que l'obéissance à ces derniers fait partie de l'obéissance à Allah, tant qu'ils n'ordonnent pas un péché; s'ils ordonnent au musulman d'accomplir un péché, il ne doit pas l'accomplir et doit obéir aux autres ordres licites de façon convenable.
Le Prophète (sallam) a dit : «Tu dois écouter le gouverneur et lui obéir, même si tu es battu et que tes biens sont spoliés: écoute et obéis.»> [Muslim]
46 - Est-il permis de poser la question sur la sagesse (ou du pourquoi) d'un interdit d'Allah ou de Son ordre ?
Oui, à condition qu'on n'attende pas de la connaître et d'en être convaincu pour croire, appliquer un ordre ou s'éloigner d'un interdit.
Cette connaissance doit plutôt raffermir davantage le croyant dans la vérité. Toutefois, l'acceptation absolue sans se poser de questions est une preuve de la soumission totale, de la foi en Allah et en Sa sagesse parfaite, comme c'était le cas chez les Compagnons.
47 - Que veut dire cette parole d'Allah: (Tout bien qui t'atteint vient d'Allah, et tout mal qui t'atteint vient de toi-même) [An-Nissa', 791]?
Le bien signifie ici le bienfait et la grâce, alors que le mal mentionné, c'est l'épreuve et le malheur. Tous deux procèdent du destin d'Allah. La grâce est attribuée à Allah car c'est Lui qui l'a accordée; quant au malheur, Il le crée par sagesse et en prenant en considération cette sagesse, ce malheur fait partie de Ses bienfaits. En effet, le Seigneur ne fait jamais de mal; au contraire, tout ce qu'Il fait est bien. Le Prophète (e) a dit : « Et tout le bien est dans Tes deux mains, et le mal ne peut T'être attribué» [Muslim]. Ainsi, les actions des individus sont créées par Allah et en même temps, elles sont le fruit de la volonté des individus. Allaha dit: (Celui qui donne et craint (Allah) et déclare véridique la plus belle récompense, nous lui faciliterons la voie au plus grand bonheur) [Al-Layl, 5-7].
48 - M'est-il permis de dire qu'untel est martyr?
Juger qu'une personne en particulier est martyr, revient à juger qu'elle est au Paradis.
L'avis des gens de la Sunna est que l'on ne peut pas dire d'un musulman en particulier qu'il fait partie des gens du Paradis, ou des gens de l'Enfer, sauf celui que le Prophète (all) a annoncé comme faisant partie des gens de l'un ou de l'autre. En effet, la vérité est dans le cœur et nous ne pouvons pas savoir dans quel état l'individu est mort. Or, ce qui compte dans les œuvres, c'est la façon dont elles se concluent et Allah Seul connaît les intentions.
Cependant, nous espérons la récompense du Paradis pour le bienfaisant et craignons le châtiment de l'Enfer pour le désobéissant.
49 - Est-il permis de juger un musulman en particulier comme étant mécréant?
Il n'est pas permis de taxer un musulman de mécréant, ni de polythéiste, ni d'hypocrite, tant qu'il ne laisse pas apparaître des signes qui l'indiquent, et tant que des entraves empêchent de lui attribuer ce jugement. Ainsi, nous laissons à Allah le soin de juger ce que chacun détient au fond de son cœur. 50 Est-il permis de tourner (Tawaf) autour d'autre chose que la Kaaba? Il n'y a aucun endroit sur terre autour duquel il est permis de tourner en dehors de la noble Kasbah. Il n'est pas permis de comparer la Ka'bah à n'importe quel autre endroit, et cela quel que soit son mérite. Celui qui tourne autour d'autre chose que la Kasbah par vénération, a désobéi à Allah.
____________________
III - Les actes du cœur
Allah a créé le cœur et en a fait le roi, alors que les membres sont ses soldats. Si le roi est bon, alors ses soldats seront bons. Le Prophète (sallam) a dit: « Il y a en vérité dans le corps un organe; s'il est bon, tout le reste du corps sera bon, et s'il est mauvais, tout le reste du corps sera mauvais. C'est le cœur. » [Muslim] C'est la place qu'occupent la foi et la crainte d'Allah (Taqwa), ou la mécréance, l'hypocrisie et le polythéisme. Le Prophète (sallam) a dit, en montrant par trois fois sa poitrine : « La crainte d'Allah se trouve ici. » [Muslim]
La foi est composée de conviction, de paroles et d'actes: c'est la conviction du cœur, la prononciation par la langue (de l'attestation de foi), la mise en pratique dans le cœur et par les membres. Le cœur contient la croyance et la foi; de cela, résulte la prononciation par la langue de l'attestation de foi. Puis, le cœur produit des actes comme l'amour, la peur, l'espoir; la langue se met en mouvement par les formules de rappel, la récitation du Coran; les membres agissent par les inclinaisons (de la prière), les prosternations, et l'accomplissement des bonnes œuvres qui rapprochent d'Allah. Le corps obéit au cœur: aucune croyance ne s'établit dans le cœur sans que la conséquence en soit visible, d'une manière ou d'une autre, sur le corps.
Ce que l'on entend par les actes du cœur: ce sont les actes qui sont accomplis par le cœur, qui y sont liés, dont le plus important est la foi en Allah . En font également partie la conviction (Tasdiq) accompagnée de soumission et l'attestation (Iqrar), et ce qui touche le cœur du serviteur comme sentiments envers son Seigneur ou états, tels que l'amour, la peur (de Son châtiment), l'espoir (de Sa récompense), le repentir, la confiance en Lui (Tawakkul), la patience, la certitude, la dévotion, etc.
Pour chaque acte du cœur, il existe son contraire qui est une maladie du cœur : le fait de vouer sincèrement ses actes à Allah (Ikhlas) a pour contraire l'ostentation, la certitude a pour contraire le doute, l'amour a pour contraire la répulsion, etc. Si nous restons insouciants et nous nous abstenons de corriger notre cœur, les péchés s'accumuleront jusqu'à le détruire. Le Prophète (a) a dit: « Lorsque le serviteur commet un péché, un point noir vient se placer sur son cœur; s'il s'abstient, demande pardon à Allah et se repent, le cœur en sera débarrassé; et si le serviteur recommence, les points noirs augmentent jusqu'à ce qu'ils couvrent le cœur, comme Allah l'a mentionné dans le Coran: (Au contraire! Mais c'est plutôt les péchés qu'ils ont commis qui ont recouvert leurs cœurs.) [Al-Mutaffifün, 14]. [At-Tirmidhi] Il a dit aussi : « Les cœurs sont exposés aux tentations, progressivement, à la manière d'une natte que l'on tresse, noeud par noeud. Tout cœur qui se laissera gagner par cette tentation sera marqué par un point noir, et tout cœur qui la rejettera, sera marqué d'un point blanc jusqu'à ce que les cœurs se partagent en deux catégories: un cœur blanc comme un rocher blanc et solide, aucune tentation ne peut lui nuire tant que la terre et les cieux existeront; et l'autre cœur: noir foncé et terne, comme une cruche retournée, il ne reconnaît aucun bien, ni ne rejette aucun mal, en dehors de ce qu'on lui a inculqué comme passion. »> [Muslim]
Connaître les adorations accomplies par le cœur est plus important que
de connaître celles accomplies par les membres, et c'est une obligation encore plus pressante pour le serviteur, car les actes accomplis par le cœur sont la base, et ceux accomplis par les membres en sont la conséquence, la continuité; ils les complètent et en sont les fruits. Le Prophète (a) a dit : « Allah ne regarde pas votre aspect et vos biens, mais Il regarde vos cœurs et vos actes.» [Muslim] Le cœur est l'endroit où se trouvent la connaissance, la méditation et la réflexion. C'est pourquoi le mérite des gens auprès d'Allah varie en fonction de ce qui se trouve dans leur cœur comme foi, certitude, sincérité, etc. Al-Hassan al-Basri a dit: << Par Allah, Abu Bakr ne les a pas surpassés par plus de prières ou de jeûne, mais il les a surpassés par la foi qui se trouvait dans son cœur. >>
Les actes du cœur ont plus de mérite que les actes des membres pour plusieurs raisons:
1) Tout défaut dans l'adoration du cœur peut mener à l'anéantissement de l'adoration des membres, comme l'ostentation annule la bonne action, par exemple.
2) Les actes du cœur sont la base, et on ne tient pas rigueur de toute parole ou tout geste accomplis involontairement sans que le cœur en soit conscient.
3) Les actes du cœur comme l'ascétisme (Zuhd), peuvent faire accéder aux degrés élevés du Paradis
4) Ils sont plus difficiles et demandent plus d'efforts à accomplir que les actes des membres. Ibn al- Munkadir a dit : « J'ai supporté mon âme pendant quarante ans avant qu'elle ne suive le droit chemin. »>
5) Ses effets sont plus beaux, comme l'amour pour Allah
6) Ils procurent plus de récompense. Abû ad-Darda' a dit: << Méditer une heure est meilleur que de veiller la nuit en prière. >>
7) Ce sont eux qui font se mouvoir les membres
8) Ils augmentent, diminuent ou annulent la valeur des actes des membres, comme la concentration dans la prière
9) On peut parfois se contenter d'accomplir les actes du cœur et pourtant obtenir la récompense des actes des membres, comme avoir l'intention de faire une aumône alors que l'on n'a pas d'argent.
10) La récom- pense des actes du cœur est illimitée, comme la patience
11) On continue d'obtenir leur récompense même si les membres arrêtent d'agir ou en sont incapables
12) Ils précèdent les actes des membres et les accompagnent.
Le cœur passe par des étapes avant que les membres n'agissent:
1) l'idée : c'est la première pensée qui passe par le cœur
2) La pensée : c'est l'idée qui se fixe dans le cœur
3) La réflexion: c'est se demander si on va agir ou non
4) L'intention: c'est lorsque l'on a décidé d'agir.
5) La détermination : c'est la décision réfléchie et la ferme intention d'agir. Pour les trois premières étapes, on n'obtient pas de récompense si cela concerne une bonne œuvre, et pas de péché, pour un acte de désobéissance. Quand on a juste l'intention d'accomplir une bonne œuvre, alors elle est comptée comme telle; mais si on a l'intention d'accomplir une mauvaise œuvre, elle n'est pas comptée comme telle. Si l'intention devient détermination, et que l'on est déterminé à accomplir une bonne œuvre, alors on en obtient la récompeanse. Par contre, si on est déterminé à accomplir une mauvaise œuvre, on en récolte un péché, même si on ne l'a pas accomplie. En effet, la volonté associée à la capacité d'accomplir une chose implique l'existence de la chose voulue. Allah dit: (Ceux qui aiment que la turpitude se propage parmi les croyants auront un châtiment douloureux) [An- Nür, 191]
Le Prophète (sallam) a dit également : « Si deux musulmans se retrouvent face à face avec leur sabre (avec l'intention de s'entretuer), le meurtrier et la victime vont en Enfer. » Je dis : « Ô Envoyé d'Allah, pour le meurtrier, je comprends, mais pourquoi la victime?» Il répondit : « Il souhaitait ardemment tuer son adversaire. »> [Al-Bukhari).
Le fait de ne pas commettre un péché après avoir été déterminé à le faire tombe sous quatre catégories:
1) On le délaisse par peur (du châtiment d') Allah: on en est récompensé
2) On délaisse le péché par peur des gens: on commet un péché car délaisser un péché est une forme d'adoration qui doit obligatoirement être vouée à Allah Seul
3) On délaisse le péché à cause d'un empêchement, sans avoir mis en œuvre les moyens pour y parvenir: on commet aussi un péché pour avoir eu une intention ferme de commettre l'interdit
4) On délaisse le péché à cause d'un empêchement, en ayant mis en œuvre les moyens pour y parvenir, sans arriver à ses fins: on lui inscrit exactement le même péché que celui qui l'a commis, car sa volonté ferme d'accomplir le péché le met au même niveau que celui qui le commet - comme l'indique le hadith cité ci-dessus. A partir du moment où un acte est accompagné d'une détermination, alors la personne qui souhaite le commettre encourt le châtiment, qu'elle commette l'acte sur le champ ou plus tard. Quiconque a commis un interdit une fois, puis, a la ferme intention de recommencer dès qu'il en a la possiblité, encourt le châtiment à cause de cette intention, même s'il ne commet pas l'interdit à nouveau.
Quelques actes du cœur
➤ L'intention: elle signifie la volonté et l'objectif. Tout acte doit être accompagné d'une intention pour être valable et accepté d'Allah. Le Prophète (a) a dit : « Les actes ne valent que par leur intention, et chacun sera rétribué selon son intention. »> [Al-Bukhari et Muslim] Ibn al-Mubarak a dit : « Il se peut qu'un acte soit petit mais que l'intention le rende grand, et il se peut qu'un acte soit grand et que l'intention le rende petit. » Al-Fudhayla dit : « Ce qu'Allah exige de toi, c'est ton intention et ta volonté. Si ton acte (d'adoration) est voué à Allah, on l'appellera l'intention pure (Ikhlas), et cela signifie que l'acte est pour Allah Seul, personne d'autre n'en a une part. Et si ton acte est voué à autre qu'Allah, on l'appellera ostentation, hypocrisie, ou autre. >>
Remarque utile: tout le monde est voué à la perdition sauf ceux qui ont la science; tous ceux qui ont la science sont voués à la perdition sauf ceux qui œuvrent; tous ceux qui ceuvrent sont voués à la perdition sauf ceux qui vouent leurs actes à Allah Seul. Le premier devoir qui incombe à tout serviteur qui veut obéir à Allah, c'est d'apprendre ce qu'est l'intention. Ensuite, il la rectifie par ses actes après avoir compris ce que sont vraiment la sincérité et l'intention pure; en effet, les actes sans intention ne sont que de la fatigue (en vain), l'intention sans sincérité n'est autre que de l'ostentation, et la sincérité sans avoir la foi n'est que pure perte.
Les actes se divisent en trois catégories :
1) les péchés: une intention louable en commettant un péché ne la rend pas un acte d'obéissance grâce à cette bonne intention; au contraire, si en plus, l'intention est mauvaise, cela ne fait qu'alourdir la faute
2) les actes autorisés: aucun acte autorisé n'est accompli sans intention, ou même plusieurs intentions; si la personne place son intention pour Allah, ces actes autorisés peuvent devenir des actes d'adoration
3) les actes d'obéissance : l'intention (de les faire pour Allah) est une condition de base de leur validité et d'elle dépend l'importance de leur récompense(1). Si on a l'intention de faire un acte d'obéissance par ostentation, cet acte devient un péché, du polythéisme mineur, et il se peut même que cela soit du polythéisme majeur.
Cela se présente sous trois formes:
1) Si c'est l'ostentation qui motive l'acte depuis le départ : c'est du polythéisme et cela annule l'acte d'adoration
2) Si l'acte est accompli pour Allah au départ, puis l'intention de l'ostentation s'introduit. Dans ce cas, si cela concerne un type d'adoration dont la fin ne dépend pas du début, comme l'aumône, alors son début est correct et sa fin est invalide.
Par contre, si la fin dépend du début, comme la prière, alors il y a deux cas:
a) la personne qui accomplit l'acte repousse l'intention d'ostentation. Dans ce cas, l'ostentation n'a pas de répercussion sur l'acte.
b) la personne se conforte dans l'ostentation: tout l'acte d'adoration est nul.
3) Les pensées d'ostentation viennent après l'acte: ce sont des suggestions sataniques sans effet sur la validité de l'acte et celui qui l'accomplit. Il existe plusieurs portes qui mènent à l'ostentation, qu'il faut connaître pour pouvoir les éviter.
Si l'accomplissement d'une bonne action est motivée par l'obtention d'une chose de ce bas-monde, sa rétribution ou son péché est à la mesure de ...
∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆>>>>>>>>Note Explicative.......................
(1). Le Prophète (S) a dit : « A celui qui a l'intention d'accomplir une bonne action et ne la fait pas, Allah inscrit auprès de Lui une bonne action complète. S'il l'accomplit effectivement, Allah lui inscrit auprès de Lui la bonne action multipliée par dix, par sept cents ou bien plus. A celui qui a l'intention de commettre une mauvaise action et ne la fait pas, Allah inscrit auprès de Lui une bonne action complète. S'il la commet effectivement, Allah ne lui inscrit auprès de Lui qu'une seule mauvaise action.» (Al-Bukhari et Muslim] Le Prophète (a) a dit également : " Cette communauté est comme un groupe de quatre personnes: Allah a accordé au premier de l'argent et de la science: il applique ce qu'il sait et dépense son argent dans les bonnes choses; au deuxième, Allah a accordé de la science mais pas d'argent; celui-là dit : « Si Allah m'avait accordé comme Il a accordé au premier, j'aurais agi comme lui. » Le Prophète (sallam) dit alors: « Ces deux-là ont la même récompense. » Au troisième, Allah lui a accordé de l'argent mais pas de science: il dépense son argent n'importe comment et dans les mauvaises choses. Enfin, au quatrième, Allah ne lui accordé ni argent ni science: il dit : « Si Allah m'avait accordé comme Il a accordé au troisième, j'aurais agi comme lui. Le Prophète (sallam) dit alors: « Ces deux-là portent le même péché.
At-Tirmidhil Par leurs propos mentionnés dans le hadith précédent, le deuxième et le quatrième ont donné ce qu'ils étaient vraiment capables de faire, c'est-à-dire leur intention et leur volonté. Ceci apparaît à travers leur parole: « Si Allah m'avait accordé comme Il a accordé à l'autre, j'aurais agi comme lui. Ainsi, l'un a eu la même récompense, et l'autre, le même péché que celui qu'il souhaitait prendre en exemple. Ibn Rajab a dit: «La parole du Prophète dans le hadith: « Ces deux-là ont la même récompense» indique que les deux ont la même récompense de l'acte en lui-même, et cela n'indique pas que le deuxième obtient la récompense multipliée, car cela est réservé à celui qui a vraiment accompli l'acte, non pas à celui qui a souhaité l'accomplir sans l'avoir fait. Si c'était le cas, alors on aurait écrit à celui qui a l'intention d'accomplir une bonne action sans l'avoir accomplie, dix bonnes actions; or, ceci est en contradiction avec les textes [des hadiths]. >>
∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆>>>>>>>>Fin de la Note Explicative.......................
...son intention. On recense alors trois cas:
1) Si la bonne action est motivée par l'obtention de ce bas-monde uniquement, comme diriger la prière en tant qu'imam pour l'argent: celui qui fait cela commet un péché.
Le Prophète (a) a dit : « Celui qui apprend une science par laquelle on est censé se rapprocher d'Allah uniquement pour obtenir une part de ce bas-monde, ne sentira pas l'odeur du Paradis le Jour du Jugement. (Aba Dawad]
2) Si la bonne action est vouée pour une part à Allah, et pour une part, elle est motivée par l'obtention de ce bas-monde: celui qui commet cela a une foi et une sincérité diminuées, comme celui qui accomplit le Pèlerinage pour Allah et pour faire le commerce: sa récompense est fonction de son degré de sincérité.
3) Si l'acte est accompli pour Allah Seul mais celui qui l'accomplit prend une rémunération pour l'aider à l'accomplir: sa récompense est complète, et ce qu'il prend ne la diminue en rien. Le Prophète (s) a dit : « Le meilleur salaire que vous prenez, c'est le salaire en échange (de l'enseignement) du Livre d'Allah. »> [Al-Bukhari]
Sache que ceux qui accomplissent des bonnes œuvres pour Allah exclusivement sont à des degrés différents :
1) le degré inférieur : Lorsque la personne accomplit les actes d'obéissance par espoir d'obtenir la récompense d'Allah et par crainte de Son châtiment.
2) le degré intermédiaire: Lorsque la personne le fait par reconnaissance envers Allah et pour obéir à Ses ordres
3) le degré supérieur : Qu'elle les accomplit par amour, respect et vénération envers Allah 3%. Ce degré est celui des Sincères (Siddiqun)(1).
Le repentir : il est obligatoire en permanence; le fait de tomber dans le péché est inhérent à la nature humaine. Le Prophète (s) a dit : « Tout fils d'Adam commet des péchés et les meilleurs parmi les pécheurs sont ceux qui se repentent. » [At-Tirmidhi]. Il (a) a dit également : « Si vous ne commettiez pas de péchés, Allah vous ferait disparaître et amènerait des gens qui commettent des péchés et qui imploreront le pardon d'Allah qui leur pardonnera» [Muslim]. L'erreur, c'est plutôt le fait de persister dans le péché et de retarder le repentir. Allah dit: (Allah accueille seulement le repentir de ceux qui font le mal par ignorance et qui aussitôt se repentent) (An-Nissi, 17], Le Diable veut vaincre l'homme en jouant de l'un de ses sept pièges; s'il ne réussit pas à le faire tomber dans le premier, il passe au suivant, et ainsi de suite.
Ces pièges sont:
1) Le polythéisme et la mécréance.
2) S'il n'y arrive pas, il passe à l'innovation dans la croyance et pousse à abandonner l'exemple du Prophète(s) et de ses Compagnons.
3) S'il n'y arrive pas, il passe aux péchés majeurs.
4) S'il n'y arrive pas, il passe ...
∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆>>>>>>>>Note Explicative.......................
(1) Allah dit: (Et je me suis hâté vers Toi, Seigneur, afin que Tu sois satisfait.) [T-H, 84] donc, Moïse est pressé de rencontrer Allah pour qu'Il lui accorde Son agrément, et non pas seulement pour répondre à Son ordre. Dans le même ordre d'idée, le niveau inférieur du respect des parents est de leur obéir par peur du châtiment réservé à ceux qui rompent les liens de parenté, et pour obtenir la récompense du bon comportement envers eux. Le niveau intermédiaire du respect des parents est de leur obéir par obéissance envers Allah, pour leur rendre le bien qu'ils l'ont fait en t'élevant quand tu étais petit, et pour l'avoir mis au monde. Le niveau supérieur est que tu les respectes par respect envers l'ordre d'Allah qui t'est adressé, et par amour et vénération envers Lui .
∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆>>>>>>>>Fin de la Note Explicative.......................
...aux péchés mineurs.
5) S'il n'y arrive pas, il cherche à l'occuper par l'accomplissement des actes permis, de manière excessive.
6) S'il n'y arrive pas, il cherche à l'occuper par des actes d'obéissance ayant moins de valeur et moins de récompenses que d'autres actes qu'il délaisse.
7) S'il n'y arrive pas, il déchaîne sur lui son armée de démons parmi les djinns et les humains.
Les péchés sont de deux sortes:
1) Les péchés majeurs: ce sont ceux pour lesquels il existe un texte mentionnant une sanction dans la vie présente ou une menace de châtiment dans l'au-delà. Ce sont aussi ceux qui engendrent la colère d'Allah, Sa malédiction, ou qui qualifient celui qui les commet comme n'ayant pas une foi complète
2) Les péchés mineurs : ce sont tous les péchés autres en deça des péchés majeurs. Il y a des causes qui changent les péchés mineurs en péchés majeurs: dont les plus importantes sont: le fait de persister à commettre les péchés mineurs, de récidiver, de les minimiser, d'être fier de les commettre, ou de les commettre en public.
Le repentir est valable pour tous les péchés, jusqu'au moment où le soleil se lèvera du côté de l'Occident, ou que celui qui commet le péché agonise (que son âme goûte aux affres de la mort).
La récompense de celui qui se repent, s'il est sincère, est que ses péchés sont transformés en bonnes actions, même s'ils atteignent les nuages du ciel tellement ils sont nombreux. Il y a des conditions pour que le repentir soit accepté:
1)Arrêter de commettre le péché.
2) Regretter les péchés antérieurs.
3) Prendre la ferme résolution de ne plus jamais le refaire à l'avenir. Par ailleurs, si le péché est une atteinte aux droits des créatures, il faut rendre ce qui a été spolié à leurs ayants droit.
Les gens qui se repentent se partagent en quatre catégories:
1) Celui qui se repent et persiste dans la voie droite jusqu'à sa mort; il ne se suggère à aucun moment de recommettre le péché. Il n'a rien à se reprocher si ce ne sont les fautes légères auxquelles personne n'échappe. Ceci est la rectitude dans le repentir, que l'on nomme le repentir sincère (Nasuh). Celui qui se repent de cette manière est celui qui s'empresse vers les bonnes actions, et celui qui possède l'âme apaisée.
2) Celui qui se repent et respecte les actes d'obéissance les plus importants, mais il n'arrive pas à se débarrasser de certains péchés, qu'il ne commet pas volontairement; il est éprouvé par ces péchés et les commet sans les avoir prémédités. A chaque fois qu'il a péché, il se fait des reproches, regrette, et prend la résolution de se préserver des causes qui l'ont amené à ...
∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆>>>>>>>> Note Explicative.......................
(1). On rapporte que le Prophète (set) a dit : « Il y a trois sortes de registres auprès d'Allah: un registre [contenant les actions] dont Allah ne tient pas compte; un registre [contenant les actions] dont Allah ne laisse rien passer un registre (contenant les actions] qu'Allah ne pardonne pas. Quant au registre contenant les actions qu'Allah ne pardonne pas, c'est celui qui contient les actes de polythéisme (Shirk). Allah & dif:
(Quiconque associe à Dieu (d'autres divinités), Dieu lui interdit le Paradis, et sa destination finale sera le Feu.) A Maidah, 7 Le registre contenant les actions dont Allah ne tient pas compte, concerne les injustices que le serviteur commet envers lui-même, qui restent entre lui et Allah. Allah pardonne ces actes et les efface s'll veut. Quant au registre dont Allah ne laisse rien passer, c'est celui qui contient les actes d'injustice des serviteurs entre eux, » [Ahmad, hadith faible]
∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆>>>>>>>>Fin de la Note Explicative.......................
...fauter. Celui-là est celui qui possède l'âme qui se fait des reproches.
3) Celui qui se repent et reste dans la voie droite pendant un temps, puis, ses passions l'emportent sur lui et le poussent à commettre à nouveau certains péchés; malgré cela, il est assidu dans ses obligations religieuses, et il délaisse un bon nombre de péchés bien qu'il soit capable de les commettre et que ses passions l'y incitent.
Une ou deux passions le dominent, et une fois qu'il les a assouvies, il regrette et se promet de se repentir de ce péché. Celui-là est celui qui possède l'âme qui se demande des comptes. Cependant, l'issue de cette situation est dangereuse, car le pécheur tarde et remet à plus tard (le repentir), et il se peut qu'il meure avant de se repentir. Or, les œuvres qui sont prises en considération [pour le Jugement] sont les dernières que l'on accomplit avant de mourir.
4) Celui qui se repent et reste dans la voie droite pendant un moment, puis se remet activement à commettre le péché, sans qu'il ne se dise qu'il doit se repentir, sans éprouver de regrets. Celui-là est celui qui possède l'âme incitatrice au mal. Il est à craindre que celui-là ait une mort déplorable.
La sincérité (Sidq): c'est la base des actes du cœur et on l'utilise dans six différents sens:
1) La sincérité dans les paroles
2) La sincérité dans la volonté et le but fixé (Ikhlas)
3) La sincérité dans la détermination
4) La sincérité dans la mise en pratique de la détermination
5) La sincérité dans les actes, de sorte que le for intérieur soit en conformité avec l'aspect extérieur, comme la concentration dans la prière
6) La sincérité dans l'application de tous les degrés de la religion. Ceci est le niveau le plus élevé et le plus précieux, comme la sincérité dans la peur (d'Allah), l'espoir, la vénération, l'ascétisme, la satisfaction, la confiance en Allah, l'amour et tous les autres actes du cœur. Celui qui est sincère dans tout ce qui a été mentionné précédemment est vraiment sincère (Siddiq, à la forme intensive) car sa sincérité est poussée. Le Prophète (m) a dit : « Soyez sincères car la sincérité mène à la bonté, et la bonté mène au Paradis. Une personne ne cesse d'être sincère et cherche à l'être jusqu'à ce qu'il soit inscrit comme sincère auprès d'Allah. » [Al-Bukhari et Muslim] La personne qui est dans la confusion et a des doutes sur la vérité et demande sincèrement à Allah de le guider, sans écouter ses passions, sera la plupart du temps guidé vers ce qui est juste. Et même s'il ne penche pas vers l'avis juste, Allah l'excuse.
Le contraire de la vérité est le mensonge.
Dès que le mensonge se propage de l'âme vers la langue, elle la corrompt; puis, elle se propage aux membres et corrompt les actes. De même que le mensonge a corrompu la langue, il va s'étendre à toutes ses paroles, ses gestes et toutes ses situations, de sorte que la corruption s'empare de la personne.
> L'amour :
grâce à l'amour d'Allah, de Son prophète (s), et des croyants, on goûte à la douceur de la foi. Le Prophète (s) a dit : « Il y a trois choses qui procurent la douceur de la foi: que l'on aime Allah et Son prophète plus que tout, que l'on aime une personne pour Allah seulement, que l'on déteste revenir à la mécréance, après qu'Allah nous en ait écartés, comme on déteste être jeté dans le feu. » [Al-Bukhari et Muslim] Si l'arbre de l'amour a été planté dans le cœur et arrosé par
l'eau de la sincérité (Ikhlas) et de la conformité à l'exemple du Prophète (a), il produira des fruits de toutes sortes, en permanence, avec la permission de son Seigneur.
L'amour est de quatre sortes:
1) L'amour d'Allah: c'est la base de la foi.
2) L'amour pour Allah et la répulsion pour Allah (l'alliance et le désaveu); ceci est obligatoire1.
3) L'amour d'autre avec Allah: c'est une forme d'association d'Allah avec autre que Lui dans la forme d'amour obligatoire, comme, par exemple, l'amour que vouent les polythéistes à leurs divinités, qui est la base du polythéisme.
4) L'amour naturel : comme l'amour des parents, des enfants, de la nourriture, etc.
C'est une forme autorisée d'amour.
Si tu veux qu'Allah t'aime, détache-toi de ce bas-monde. Le Prophète (a) a dit : « Détache-toi de ce bas-monde, Allah t'aimera. » [Ibn Majah).
La confiance en Allah :
c'est le fait que le coeur se fie à Allah et compte sur Lui pour obtenir ce qu'il demande, et repousser le mal, en ayant confiance en (l'exaucement d')Allah, et en mettant en œuvre les causes. Ne pas confier son cœur à Allah est une faute dans l'unicité (Tawhid), et ne pas mettre en œuvre les causes, c'est faire preuve d'incapacité et manquer d'intelligence. La confiance se place avant l'action. C'est la résultante de la certitude (Yaqin) [qu'Allah soutient et exauce Son serviteur].
Elle revêt quatre formes:
1) La confiance obligatoire : c'est s'en remettre à Allah dans les choses dont Seul Allah est capable, comme guérir un malade
2) La confiance interdite: elle est de deux sortes
a) Ce qui constitue du polythéisme majeur, qui consiste à s'en remettre entièrement aux causes, et croire qu'elles agissent sans l'aide d'Allah pour obtenir le bien et repousser le ...
∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆>>>>>>>> Note Explicative.......................
(1) Il y a trois groupes de gens concernés par l'amour et la répulsion (l'alliance et le désaveu):
1) Ceux que l'on aime d'un amour sincère sans y mêler la moindre répulsion: c'est l'amour que l'on accorde aux croyants sincères, comme les prophètes et les Véridiques. Au premier rang de ceux-ci, il y a notre prophète (Muhammad)(s), ses épouses, ses filles et ses Compagnons.
2) Ceux que l'on déteste et désavoue complètement: il s'agit des mécréants, des polythéistes et des hypocrites.
3) Ceux que l'on aime d'une part et que l'on déteste d'autre part: ce sont les croyants qui commettent des péchés; on les aime à cause de leur foi et on les déteste à cause des péchés qu'ils commettent. L'amour et l'alliance voués aux mécréants est de deux sortes:
1) Ce qui entraîne l'apostasie et l'exclusion de l'Islam: c'est le fait de les aimer pour leur religion.
2) Ce qui est interdit mais ne fait pas sortir de l'Islam: c'est de les aimer pour les choses de ce bas-monde qu'ils possèdent.
Il y a parfois une confusion entre la bienfaisance envers les mécréants (qui ne sont pas en guerre contre les musulmans) et la répulsion et le désaveu qu'il faut avoir envers eux. Il faut faire la part des choses à ce propos. En effet, il est autorisé de bien se comporter avec eux, sans éprouver d'amour dans son cœur, comme être bienveillant vis-à-vis des faibles parmi eux, leur parler avec gentillesse, indulgence et compassion. Allah dit à ce sujet : Allah ne vous défend pas d'être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures) [Al-Mumtahanah, 81]- Quant au fait de les détester et de leur vouer une inimitié, c'est autre chose qu'Allah a ordonné dans Sa parole: (O vous les croyants! Ne prenez pas pour alliés Mon ennemi et le vôtre, leur offrant l'amitié) [Al-Mumtahanah, 1]. Il est, en effet, possible d'être équitable dans son comportement avec eux, tout en les réprouvant et en n'éprouvant pas d'amour pour eux, comme faisait le Prophète (s) avec les juifs de Médine.
∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆>>>>>>>>Fin de la Note Explicative.......................
mal.
b) Ce qui constitue du polythéisme mineur: comme le fait de s'en remettre à quelqu'un pour obtenir sa subsistance, sans croire qu'il agit sans l'aide d'Allah, mais en ayant un attachement à lui qui va au-delà de la croyance qu'il n'est qu'une simple cause.
3) Permise: Comme charger autrui de faire une chose et compter sur lui dans un acte que l'on est capable de faire, comme la vente et l'achat. Cependant, il n'est pas permis de dire: je m'en remets à Allah, puis à toi, mais on dira plutôt : je t'ai confié ceci ou je t'ai chargé de faire cela.
La gratitude (Shukr):
c'est l'effet des bienfaits d'Allah sur le cœur du serviteur par la foi, sur la langue en exprimant sa satisfaction et remerciant Allah, et sur ses membres par l'accomplissement des adorations. La gratitude est une fin en soi alors que la patience est un moyen pour arriver à un but.
La gratitude s'exprime par le cœur, la langue et les membres. La signification de la gratitude est le fait d'utiliser les bienfaits d'Allah pour Lui obéir.
La patience :
c'est ne pas se plaindre à autre qu'Allah, des calamités que nous subissons, et au contraire, s'adresser à Allah. Allah & dit: (Et les endurants auront leur pleine récompense sans compter) [Az-Zumar, 10]. Le Prophète (a) a dit : « Celui qui se force à être patient, Allah lui accorde la patience, et personne n'a reçu de meilleur et de plus large don que la patience. »> [Al-Bukhari et Muslim]. Umar a dit : « Je n'ai jamais été éprouvé sans qu'Allah m'accorde à chaque...
∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆>>>>>>>> Note Explicative.......................
1. Est-ce qu'agir et mettre en œuvre les causes est en contradiction avec la confiance que l'on place en Allah?
Cela se présente sous plusieurs formes.
1) Essayer d'obtenir un bien que l'on n'a pas : il y a trois cas:
a) Une cause dont l'effet escompté est certain: comme le fait d'avoir des rapports sexuels si on veut avoir un enfant. Délaisser ce genre de cause est de la débilité et en aucun cas, de la confiance
b) Des causes dont le résultat escompté n'est pas certain: mais en règle générale, le résultat ne se produit pas sans accomplir ces causes. Par exemple, voyager dans le désert sans provisions n'est pas un acte de confiance; au contraire, emmener avec soi des provisions est recommandé. Lorsque le Prophète (s) a voyagé vers Médine, il a emmené avec lui des vivres et a loué les services d'un guide.
c) Des causes dont on pense qu'elles vont produire l'effet escompté, sans pouvoir en être sûr: comme celui qui fait mille et un calculs pour gagner de l'argent. Ceci ne contredit pas la confiance en Allah. Au contraire, ne pas chercher à gagner de l'argent ne fait pas partie de la confiance. Umar 4% a dit : « Celui qui place sa confiance en Allah est celui qui plante la graine dans la terre, tout en plaçant sa confiance en Allah.
2) Préserver une chose que l'on possède :
celui qui trouve une nourriture licite et la stocke n'est pas en contradiction avec la confiance, surtout s'il a une famille. Le Prophète ( vendait les dattes des palmiers des Banû Nadhir et stockait l'équivalent d'une année de nourriture pour sa famille. [Al-Bukhari et Muslim].
3) Prendre des mesures pour éviter un mal qui n'est pas encore arrivé :
ce n'est pas une marque de confiance en Allah que de délaisser des actes qui vont permettre d'éviter un mal, comme porter une armure, ou attacher le chameau. En faisant cela, on place sa confiance entièrement en Allah et non pas dans la cause, et on doit se satisfaire de ce qu'Allah a décrété à son encontre.
4) Enlever les effets d'un mal qui s'est produit :
il y a trois catégories :
a) La cause a un effet indiscutable: comme boire de l'eau pour enlever la soif; délaisser cela ne fait pas partie de la confiance.
b) La cause a un effet probable: effet, le Prophète(s) s'est soigne avec des médicaments et a ordonné de se soigner.
c) La cause pour produire un effet improbable ou illusoire: comme se faire cautériser alors que l'on est en bonne santé, pour se prémunir d'une maladie. Ceci est une infraction à la confiance absolue.
∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆>>>>>>>>Fin de la Note Explicative.......................
...fois quatre bienfaits : que cette épreuve ne concerne pas ma religion, que cela pourrait être pire, que cela ne m'empêche pas d'être satisfait d'Allah (car cette épreuve provient de Lui) et que j'espère recevoir en contrepartie une récompense. »>
La patience a des degrés:
1) le degré inférieur: ne pas se plaindre tout en détestant ce qui nous arrive comme épreuves
2) le degré intermédiaire: ne pas se plaindre en étant satisfait de ce qui nous arrive comme épreuves
3) le degré supérieur : de louer Allah pour ce qui nous arrive comme épreuves.
Celui qui subit une injustice et invoque Allah contre la personne injuste envers lui, a pris sa revanche et est considéré comme n'ayant pas patienté.
La patience est de deux sortes :
1) physique : ce n'est pas le sujet abordé ici
2) psychologique : la patience vis- à-vis des penchants naturels et des exigences des passions.1
Tout ce que le serviteur rencontre dans ce bas-monde est nécessairement d'une de ces deux sortes:
a) Ce qui est en conformité avec ses passions: cela nécessite de faire preuve de patience afin de respecter les droits d'Allah concernant cette chose comme Le remercier et éviter de s'en servir pour Lui désobéir.
b) Ce qui n'est pas en conformité avec ses passions, et cela se divise en trois catégories :
1) La patience dans l'obéissance à Allah: ce qui en est obligatoire, c'est d'accomplir les obligations religieuses; ce qui en est recommandé, c'est accomplir les actes surérogatoires.
2) La patience face aux interdits d'Allah: ce qui en est obligatoire, c'est de délaisser l'interdit; ce qui en est recommandé, c'est de s'abstenir de commettre ce qui est détestable (Makruh)
3) La patience face au destin d'Allah: ce qui en est obligatoire, c'est d'éviter à la langue de se plaindre, au cœur de se révolter et se mettre en colère contre le décret d'Allah, aux membres de se comporter d'une manière qui déplaît à Allah comme se lamenter, déchirer ses habits, se frapper les joues, etc. Ce qui en est recommandé, c'est d'accepter dans son cœur le destin qu'Allah a prescrit.
Qui est le meilleur d'entre eux: la personne riche reconnaissante envers Allah ou le pauvre qui fait preuve de patience?
Si le riche dépense son argent ou l'économise dans la voie de l'obéissance, il est meilleur que le pauvre; et s'il dépense la plupart de son argent dans les choses permises, alors le pauvre est mieux que lui.
Le Prophète (a) a dit : « Celui qui donne à manger [aux nécessiteux] et qui est reconnaissant envers Allah a la même récompense que celui qui jeûne et endure avec patience. » [Ahmad]
La satisfaction: c'est se suffire d'une chose et s'en contenter. Cet acte prend place après que la chose se soit produite. Se satisfaire du décret d'Allah est un des plus hauts niveaux de ceux qui sont proches d'Allah. C'est le fruit ...
∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆>>>>>>>> Note Explicative.......................
(1). Cette sorte de patience, si elle consiste à endurer les tentations du ventre et du sexe, on la nomme abstinence (Iffah); si elle est au cours d'un combat, on la nomme courage; si elle consiste à contenir sa colère, on l'appelle indulgence; si elle consiste à cacher une chose, elle se nomme discrétion; si elle consiste à s'abstenir des excès de la vie, on l'appelle ascétisme (Zuhd), et si elle consiste à se contenter de peu dans ce bas-monde, on l'appelle la satisfaction.
∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆>>>>>>>>Fin de la Note Explicative.......................
...de l'amour pour Allah et de la confiance en Lui. Le fait d'invoquer Allah de faire disparaître un mal n'est pas en contradiction avec le fait d'être satisfait de ce qu'Il a décreté.
La dévotion (Khushi):
c'est la vénération, l'humiliation et l'humilité. Hudhayfah a dit : «< Prenez garde à la dévotion des hypocrites. On lui demanda : « Et qu'est-ce que la dévotion des hypocrites? >> Il dit : « Que tu vois ton corps dévoué alors que ton cœur ne l'est pas. » Il a dit également : << La première chose que vous perdrez de votre religion sera la dévotion.
Pour tout acte d'adoration qui nécessite de la dévotion (ou de la concentration), sachez que sa récompense est fonction du degré de dévotion que l'on éprouve en l'accomplissant, comme la prière. Le Prophète a dit de celui qui prie qu'il n'obtient de sa prière que la moitié, le quart, le cinquième, ou même son dixième, et il se peut même qu'il n'obtient rien du tout de sa prière à cause de l'absence totale de dévotion en l'accomplissant. >>
L'espoir :
c'est considérer l'immense miséricorde d'Allah. Son contraire est le désespoir.
Accomplir des oeuvres avec espoir est meilleur que de les accomplir par peur, car cela procède d'une bonne opinion d'Allah(1).
Allah dit dans un hadith qudsi : « Je suis pour
Mon serviteur comme ce qu'il pense de Moi. »> [Muslim] L'espoir a deux niveaux: 1) supérieur : lorsque le serviteur obéit à Allah en espérant Sa récompense. Â'ishah dit : « O envoyé d'Allah, le verset (Ceux qui donnent ce qu'ils peuvent et dont les cœurs tremblent de crainte) al-Mu'minun, 60] concerne-t-il celui qui vole, commet l'adultère et boit l'alcool, craint Allah [puis se repent]? Le Prophète (a sele) répondit : « Non, fille d'As-Siddiq (Abu Bakr), ce sont ceux qui prient, jeûnent et versent l'aumône, et qui craignent qu'Allah n'acceptent pas leurs œuvres (Ceux-là s'empressent de faire de bonnes actions) [al-Mu'minun, 61], [At-Tirmidhi]. Le niveau inférieur: celui qui commet un péché et se repent espère le pardon d'Allah. Quant à celui qui commet des péchés continuellement sans se repentir, et qui espère le pardon d'Allah, celui-là demande l'impossible et ce qu'il éprouve n'est pas de l'espérance. Cette forme est réprouvée alors que la première est recommandée. En effet, le cœur du croyant réunit la bonté et la crainte d'Allah, alors que celui de l'hypocrite réunit le mal et le fait de se croire à l'abri du châtiment d'Allah.
La peur (al-Khawf): c'est une angoisse qui s'empare de l'âme lorsque l'on prévoit qu'une chose détestable va se produire. Si on est certain que la chose détestable va se produire, ce sentiment se nomme crainte (Khashyah); son contraire est le fait de se sentir en sécurité (Amm). La peur et l'espoir ne sont pas deux concepts contradictoires, mais alors que la peur du châtiment d'Allah (Rahbah) incite à s'éloigner des mauvaise œuvres, l'espoir d'obtenir la récompense divine (Raghbah), quant à lui, incite à accomplir de bonnes œuvres. Il est indispensable pour le musulman d'éprouver en même temps l'amour, la ...
∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆>>>>>>>>Note Explicative.......................
1 NdT: Avoir une bonne opinion d'Allah signifie que l'on est persuadé qu'Allah exauce les invocations, qu'Il soutient Sa religion et Ses serviteurs, etc.
∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆>>>>>>>>Fin de la Note Explicative.......................
...peur et l'espoir. Ibn ul-Qayyim a dit : « Le cœur dans sa quête d'Allah est semblable à un oiseau, dont la tête est l'amour, et les deux ailes sont la peur et l'espoir. Si la peur s'empare du cœur, elle en expulsera les passions, et elle empêchera [les envies de] ce bas-monde d'y entrer. »
La peur obligatoire : C'est celle qui pousse à accomplir les obligations et à s'écarter des interdits.
La peur recommandée : C'est celle qui pousse à accomplir les actes recommandés et à délaisser les actes détestables.
La peur d'autre qu'Allah est de différentes sortes :
1) La peur intérieure d'adoration : elle ne doit être éprouvée que pour Allah; en éprouver quoi que ce soit pour autre que Lui est considéré comme du polythéisme majeur, comme craindre que les divinités des polytheistes ne fassent un mal.
2) La peur illicite: C'est le fait d'abandonner certaines obligations ou de commettre certains interdits par peur des gens.
3) La peur permise: comme la peur naturelle face à un loup ou autre.
➤ L'ascétisme ou détachement de ce bas-monde (Zuhd):
cela signifie détourner ses désirs d'une chose pour une autre meilleure.
Le détachement des choses de ce bas-monde procure un repos pour le cœur et le corps, alors que les convoiter n'apporte que l'angoisse et la tristesse. L'amour de ce bas-monde est la cause de tout péché, alors que le détester est la source de tout acte d'obéissance. S'en détacher signifie le sortir de son cœur, et non pas le « sortir de ses mains »>, alors que son cœur y est attaché, car cela est ce que l'on appelle l'ascétisme des ignorants. Le Prophète (s) a dit : « Comme c'est beau quand l'argent honnête appartient à un homme pieux. » [Ahmad]
L'attitude du pauvre vis-à-vis de l'argent peut se classer en cinq situations:
1) Il évite par tous les moyens de prendre l'argent car il le déteste et craint le mal et la distraction qu'il cause. On appelle celui-là l'ascète (Zahid).
2) Il ne se réjouit pas de l'avoir obtenu, et ne le déteste pas non plus au point que cela lui nuise. Celui-là est celui qui est satisfait (de ce qu'Allah lui a procuré).
3) Il préfère avoir de l'argent que ne pas en avoir car il le désire, mais pas au point où il fera de gros efforts pour l'obtenir; mais, s'il l'obtient spontanément, il le prend et s'en réjouit. Par contre, si l'obtenir demande un effort, il ne s'investira pas. Celui-là est celui qui se contente (de ce qu'Allah lui donne).
4) Il ne cherche pas à obtenir l'argent car il est incapable de se le procurer, bien qu'il le désire. S'il trouve un moyen de se le procurer même au prix d'efforts, il le fera. Celui-là est avide d'argent.
5)Il est dans la nécessité vis-à-vis de ce qu'il cherche à obtenir comme argent, comme celui qui a faim, n'a pas de quoi se vêtir, est dénué de nourriture et de vêtements. Celui-là est dans la nécessité.
____________________
IV - Dialogue pacifique
Un homme s'appelant Abdullah [adorateur d'Allah] a rencontré un autre se nommant Abdu-Naby [adorateur du Prophète]. Dans son for intérieur, Abdullah désapprouvait ce nom et se demandait : << Comment un individu peut-il se donner un nom qui sous-entend l'adoration d'un autre qu'Allah? » Ensuite, il s'est adressé à Abdu-Naby et lui a dit : «< Adores- tu un autre qu'Allah? >> Ce dernier a répondu : « Non, je n'adore personne en dehors d'Allah; je suis musulman et j'adore uniquement Allah. >> Abdullah dit: Quel est alors ce nom que tu portes et qui ressemble à ceux des chrétiens qui se donnent des noms tels qu'Abdul-Massih [adorateur du Messie]
ce qui n'est pas étonnant, puisque les chrétiens adorent Jésus? Celui qui entend ton nom a l'impression que tu adores le Prophète (alle); or telle n'est pas la croyance du musulman en son Prophète. Il doit plutôt croire que celui-ci est le serviteur d'Allah et Son Messager. Abdu-Naby dit: Néanmoins, le Prophète Muhammad est le meilleur des hommes et le maître des Messagers. Nous nous donnons ce nom dans le but de chercher la bénédiction et de nous rapprocher d'Allah grâce à la dignité de Son Prophète (i) et à son rang auprès de Lui et nous sollicitons du Prophète (a) son intercession pour cela.
Ne sois pas étonné, mon frère s'appelle Abdul-Hussein [adorateur d'Al-Hussein] et avant lui, mon père se nomme Abdur-Rassûl [adorateur du Messager]. Le fait de se donner ces noms est une pratique ancienne et répandue parmi les gens. Nous avons trouvé nos parents faisant cela, ne sois donc pas dur par rapport à cette question, car c'est une affaire simple et la religion est de pratique facile.
Alors, Abdullah a dit : « Il s'agit là d'un autre acte blâmable, plus grave que le premier, c'est-à-dire le fait de solliciter d'autre qu'Allah, ce dont Allah Seul est capable, que la personne sollicitée soit le Prophète Muhammad (alle) ou ceux qui sont d'un rang moindre que le sien parmi les vertueux, par exemple Al-Hussein ou autre. Cela est contraire à l'unicité d'Allah et à la signification de «< il n'y a de divinité [digne d'adoration] qu'Allah. >>
Je vais te poser quelques questions pour que tu réalises la gravité de cette affaire et les conséquences de se donner ce genre de noms. Je n'ai d'autre objectif ni de but que d'exposer la vérité et la suivre, de mettre en évidence le faux et de l'éviter, d'ordonner le convenable et d'interdire le blåmable. Je me mets sous la protection d'Allah et je me confie à Lui. Il n'y a de pouvoir et de puissance qu'en Allah, le Très-Haut, le Très-Grand. Toutefois, je te rappelle d'abord ces paroles d'Allah: (La seule parole des croyants, quand on les appelle vers Allah et Son Messager, pour que celui-ci juge parmi eux, est de dire: « Nous avons entendu et nous avons obéi ») [An-Nur, 51]; (Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le à Allah et au Messager, si vous croyez en Allah et au jour dernier.) [An-Nissa', 59]
Abdullah: Tu dis que tu pratiques l'unicité d'Allah et tu témoignes qu'il n'y a de divinité digne d'adoration qu'Allah; peux-tu m'expliquer ce que cela veut dire ?
Abdu-Naby: L'unicité d'Allah consiste à croire qu'Allah existe, que c'est Lui qui a créé les cieux et la terre, qu'Il est Celui qui donne la vie et la mort, Celui qui gère l'univers, et qu'Il est le Pourvoyeur, l'Omniscient, le
Parfaitement Connaisseur, le Tout-Puissant...
Abdullah: Si ce n'était que cela la définition de l'unicité d'Allah, Pharaon et son peuple, Abû Jahl (mécréant de La Mecque) et bien d'autres seraient des monothéistes, parce qu'ils n'ignoraient pas ces choses, tout comme la plupart des polythéistes. Pharaon qui avait prétendu être le seigneur, reconnaissait et croyait dans son for intérieur qu'Allah existe et qu'Il est celui qui gère l'univers. La preuve est cette parole d'Allah: (Ils les nièrent injustement et orgueilleusement, tandis qu'en eux-mêmes, ils y croyaient avec certitude) [An-Naml, 14]. Cette reconnaissance est apparue clairement lorsqu'il était sur le point de se noyer.
Mais en réalité, l'unicité d'Allah [Tawhid] pour laquelle les Messagers ont été envoyés, avec laquelle les Livres ont été révélés et à cause de laquelle les Quraychites ont été combattus, c'est le fait de vouer l'adoration exclusivement à Allah. L'adoration est un terme qui englobe tout ce qu'Allah aime et agrée parmi les paroles et les actes apparents et secrets. La divinité dans << il n'y a de divinité [digne d'adoration] qu'Allah >> veut dire : Celui qui est adoré et qui mérite Seul l'adoration.
Abdullah: Sais-tu pourquoi les Messagers, et Noé le premier, ont été envoyés sur terre?
Abdu-Naby: C'était pour qu'ils invitent les polythéistes à l'adoration exclusive d'Allah et l'abandon de tout ce qu'ils Lui associaient.
Abdullah: Et quelle fut la cause du polythéisme du peuple de Noé? Abdu-Naby: Je ne sais pas !
Abdullah: Allah envoya Noé à son peuple lorsque ces derniers avaient exagéré à l'égard des vertueux : Wadd, Suwa, Yaghûth, Yasuq et Nasr. Abdu-Naby: Veux-tu dire que Wadd, Suwas, Yaghuth, Yacûq et Nasr sont les noms d'hommes vertueux et non ceux de mécréants orgueilleux ? Abdullah: Oui. Ces noms sont ceux des hommes vertueux que le peuple de Noé avait pris pour divinités et que les Arabes à leur tour prirent pour divinités; la preuve est ce hadith rapporté par Al-Bukhârî d'après Ibn Abbas qui dit : « Les idoles qu'adorait le peuple de Noé se propagèrent ensuite parmi les Arabes. Wadd était l'idole des Kalb, à Dumatul-Jandal; Suwa était l'idole des Hudhail; Yaghuth était celle des Murâd, et plus tard celle des Banû Ghotaif dans le Jawf, chez le peuple de Saba'; Yaruq était celle des Hamdâne; Nasr celle des Himyar de la famille de Dhul Qala. Ce sont les noms des hommes vertueux du peuple de Noé. Lorsqu'ils eurent péri, le Démon suggéra à ces tribus l'idée de dresser dans les lieux où ils s'assemblaient des statues auxquelles ils donneraient le nom de ces hommes. C'est ce qu'ils firent. Tant que ces gens vécurent, ces statues ne furent pas adorées. Elles le furent lorsque ces gens moururent et la science oubliée. » Rapporté par Al-Bukhari. Abdu-Naby: C'est une parole étonnante!
Abdullah: N'aimerais-tu pas que je t'indique ce qui est plus étonnant encore?
C'est de savoir que le dernier des prophètes, notre Prophète Muhammad (all), a été envoyé par Allah à des gens qui imploraient le pardon, adoraient, tournaient autour de la Kaaba et procédaient aux allers-retours entre les monts As-Safa et Al-Marwah, accomplissaient le pèlerinage et versaient l'aumône. Malgré tout cela, ils prenaient certaines créatures comme intermédiaires entre Allah et eux et disaient : à travers ces créatures, nous voulons nous rapprocher d'Allah, nous cherchons leur intercession auprès de Lui; ces créatures pouvaient être des anges, ou Jésus, ou d'autres gens parmi les vertueux. Allah envoya alors Muhammad (all) leur réformer la religion de leur ancêtre Abraham et leur annoncer que cette recherche des bonnes grâces et cette croyance sont un droit exclusif d'Allah et que rien de tout cela ne doit être voué à autre qu'Allah; Il est l'unique Créateur sans associé, nul en dehors de Lui n'octroie la subsistance.
Les sept cieux et tout ce qui s'y trouve et les sept terres et tout ce qui s'y trouve sont des serviteurs d'Allah et sont à Sa disposition et sous Sa domination. Mieux encore, même les divinités qu'ils adoraient reconnaissent qu'elles sont sous sa souveraineté et à Sa disposition.
Abdu-Naby: Cette parole est grave et surprenante, y a-t-il une preuve à cela?
Abdullah: Il y a plusieurs preuves parmi lesquelles ces paroles d'Allah: (Dis : « Qui vous octroie de la nourriture du ciel et de la terre? Qui détient l'ouïe et la vue, et qui fait sortir le vivant du mort et fait sortir le mort du vivant, et qui administre tout?» Ils diront: «< Allah ». Dis alors: « Ne le craignez-vous donc pas ?») [Yunus, 31]; (Dis: « À qui appartient la terre et ceux qui y sont? Si vous savez ». Ils diront: « À Allah ». Dis : « Ne vous souvenez-vous donc pas ? »Dis : « Qui est le Seigneur des sept cieux et le Seigneur du Trône sublime?» Ils diront: [ils appartiennent] « À Allah ». Dis : « Ne craignez-vous donc pas ?» « Qui détient dans Sa main la royauté absolue de toute chose, et qui protège et n'a pas besoin d'être protégé ? [Dites], si vous le savez!» Ils diront: « Allah ». Dis : « Comment donc se fait-il que vous soyez ensorcelés ?» [Au point de ne pas croire en lui et L'adorer exclusivement]) (Al-Mu'minun, 84-89]. Et puis, les polytheistes pronon- çaient ces paroles pendant le pèlerinage (Talbya): « Je réponds à Ton appel mon Seigneur, je réponds à Ton appel, je réponds à Ton appel, nul associé à Toi, sauf un associé qui est à Toi. Tu le possèdes ainsi que ce qu'il a >>.
Le fait que les polythéistes qurayshites reconnaissent que c'est Allah qui gère tout dans l'univers, ou ce qu'on désigne par «< l'unicité d'Allah dans la seigneurie >>1 ne les fit pas pour autant entrer dans l'Islam. C'est pour s'être adressé aux anges, aux prophètes ou aux saints, pour avoir sollicité l'intercession de ces derniers, afin d'obtenir les bonnes grâces d'Allah, qu'ils furent combattus. Pour cela, il faut que l'invocation soit exclusivement adressée à Allah, que le vœu soit totalement consacré à Allah, que le sacrifice (immolation) soit entièrement attribué à Allah, que la demande de secours soit adressée à Allah et que toutes les formes d'adoration soient exclusivement vouées à Allah.
Abdu-Naby: Si le monothéisme n'est pas la reconnaissance qu'Allah existe et que c'est lui qui gère l'univers, comme tu le prétends, qu'est-ce donc ? Abdullah: Le monothéisme pour lequel les Messagers ont été envoyés et que les polytheistes ont refusé de reconnaître est : l'adoration unique et exclusive d'Allah.
Aussi, on ne doit vouer aucune forme d'adoration à autre qu'Allah: par exemple l'invocation, le vou, l'immolation, l'imploration de l'aide et du secours, etc. Ce monothéisme est la signification de « Il n'y a de divinité [digne d'adoration] qu'Allah ». En effet, la divinité pour les polythéistes qurayshites est celle à qui on adresse les adorations susmentionnées, qu'il s'agisse d'un ange, d'un prophète, d'un saint, d'un arbre, d'une tombe ou d'un djinn. Ils ne désignaient pas par la divinité, le Créateur, Celui qui nourrit sans être nourri, Celui qui organise toute chose, car ils savaient que tout cela appartenait à Allah Seul, comme nous l'avons indiqué précédemment. Le Prophète (SM (ale salt) les a invités à la parole du monothéisme : « Il n'y a de divinité [digne d'adoration] qu'Allah »>, mettre en pratique ce qu'elle contient comme sens, et non pas simplement au simple fait de la prononcer.
Abdu-Naby: C'est comme si tu voulais dire que les polytheistes qurayshites connaissaient mieux la signification de «Il n'y a de divinité [digne d'adoration] qu'Allah » que la plupart des musulmans de notre époque !
Abdullah: Cela est hélas la douloureuse réalité. Les mécréants préislamiques connaissaient le message que le Prophète (a) voulait transmettre avec cette parole: vouer l'adoration exclusivement à Allah, nier tout ce qui est adoré en dehors de Lui et désavouer le polythéisme. En effet, lorsqu'il leur disait: dites « Il n'y a de divinité [digne d'adoration] qu'Allah », ils s'écrièrent: (Réduira-t-il les divinités à un seul Dieu? Voilà une chose vraiment étonnante) [sad, 51], bien qu'ils croyaient qu'Allah était Celui qui gère tout l'univers. Si les mécréants d'avant l'Islam connaissaient cela, il est étonnant qu'une personne prétende faire partie de l'Islam sans connaître l'explication de cette attestation. Au contraire, certains d'entre eux pensent qu'il est juste question de prononcer ces mots sans que le cœur soit convaincu de sa signification alors que le plus futé parmi eux croit que cela veut dire que Seul Allah crée, pourvoit la subsistance et que Lui Seul organise tout l'univers. Y at-il un bien dans des gens qui prétendent appartenir à l'Islam alors que les ignorants parmi les mécréants qurayshites connaissaient mieux qu'eux la signification de << Il n'y a de divinité [digne d'adoration] qu'Allah >> ? Abdu-Naby: Cependant, moi je n'associe rien à Allah.>>
Au contraire, j'atteste que nul en dehors d'Allah ne crée, ni ne nourrit, ni n'aide, ni ne nuit, point d'associé à lui, et que Muhammad (saltem) n'a le pouvoir de faire ni le mal ni le bien. Je ne parle même pas de Ali, Al-Hussein, Abdul Qadir [Al-Jilani] etc! Néanmoins, je commets des péchés et les hommes vertueux ont une dignité (jah) auprès d'Allah et je demande qu'ils intercèdent pour moi grâce à leur dignité auprès d'Allah.
Abdullah: Je te réponds en évoquant ce qui a précédé. En effet, les personnes que le Prophète (s) combattit, reconnaissaient ce que tu as évoqué et reconnaissaient que leurs idoles n'administraient pas l'univers. Ils recherchaient seulement la dignité et l'intercession. Nous avons déjà cité la preuve de cela dans le Coran.
Abdu-Naby: Toutefois, ces versets étaient descendus sur ceux qui adoraient les idoles.
Comment pouvez-vous considérer les prophètes et les hommes vertueux comme des idoles ?
Abdullah: Nous nous sommes déjà entendus précédemment sur le fait que certaines de ces idoles avaient reçu les noms d'hommes vertueux, comme à l'époque de Noé, et que les mécréants ne s'adressaient à elles que pour obtenir l'intercession auprès d'Allah, parce qu'elles ont un rang élevé auprès de Lui. La preuve est cette parole d'Allah: (Tandis que ceux qui prennent des protecteurs en dehors de lui (disent) : « Nous ne les adorons que pour qu'ils nous rapprochent davantage d'Allah » [Az-Zumar, 31].
Quant à ta question: comment pouvez-vous considérer les prophètes et les hommes vertueux comme des idoles ? Nous te disons que: les mécréants auprès de qui le Prophète (sale) fut envoyé avaient parmi eux des gens qui adoraient des saints, ceux à propos desquels Allah a dit: (Ceux qu'ils invoquent, cherchent [eux-mêmes], à qui se rapprochera le mieux de leur Seigneur. Ils espèrent sa miséricorde et craignent Son châtiment. Le châtiment de ton Seigneur est vraiment redouté) [Al-Isra', 57]; et parmi eux, il y en avait qui adoraient Jésus
et sa mère; Allaha dit: ((Rappelle-leur) le moment où Allah dira: «< ô Jésus, fils de Marie, est-ce toi qui as dit aux gens: « Prenez-moi, ainsi que ma mère, comme deux divinités en dehors d'Allah ?) [Al-Ma' idah, 105]; et il y en a parmi eux qui adoraient les anges, Allah a dit: (Et un jour, Il les rassemblera tous. Puis Il dira aux anges: « Est-ce vous que ces gens-là adoraient ?») [Saba', 40] Médite ces versets dans lesquels Allah a traité de mécréants ceux qui ont adoré les idoles, ceux qui ont adoré les hommes vertueux parmi les prophètes, les anges et les saints, de la même manière. De plus, le Messager d'Allah (C) les a combattus sans faire de différence entre eux sur cette base.
Abdu-Naby: Néanmoins, les mécréants s'adressent à leurs idoles pour qu'ils leur procurent du bien, tandis que moi, j'atteste qu'Allah est Celui qui accorde le bien et le mal et Celui qui organise tout dans l'univers, je ne recherche cela que de Lui. Les gens vertueux n'ont aucune part dans l'ordre divin, mais je m'adresse à eux espérant qu'ils intercèdent pour moi auprès d'Allah. Abdullah: Ce que tu viens de dire est textuellement ce que disent les mécréants; la preuve est cette parole d'Allah: (Ils adorent au lieu d'Allah ce qui ne peut ni leur nuire ni leur profiter et disent: « Ceux-ci sont nos intercesseurs auprès d'Allah ») [Yunus, 18].
Abdu-Naby: Mais moi je n'adore qu'Allah et le fait d'avoir recours à eux et de les invoquer n'est pas une adoration!
Abdullah: Mais moi je te demande ceci : reconnais-tu qu'Allah t'a prescrit de Lui vouer exclusivement l'adoration et que c'est Son droit sur toi, comme cela est dit dans cette parole d'Allah: (Il ne leur a été ordonné, cependant, que d'adorer Allah, Lui vouant un culte exclusif) [Al-Bayyinah, 5].
Abdu-Naby: Oui, Il m'a prescrit cela.
Abdullah: Alors, je te demande de m'expliquer ce qu'll t'a prescrit ici, que signifie vouer une adoration exclusive à quelqu'un ?
Abdu-Naby: Je n'ai pas compris ce que tu veux dire par cette question. Explique-moi donc.
Abdullah: Écoute-moi donc attentivement, je vais t'expliquer. Allah dit: (Invoquez votre Seigneur en toute humilité avec recueillement et discrétion. Certes, Il n'aime pas les transgresseurs) [Al-Araf, 55]. L'invocation est-elle une adoration d'Allah ou non?
Abdu-Naby: Oui, c'est même le fondement de l'adoration, comme cela est indiqué dans ce hadith: « L'invocation, c'est l'adoration. » [Rapporté par Abu Dawud].
Abdullah: Puisque tu as reconnu que c'est une adoration d'Allah, imagine- toi que tu as invoqué Allah jour et nuit avec crainte et espoir pour un besoin quelconque, puis tu as invoqué pour ce même besoin un prophète, un ange ou un saint dans sa tombe, auras-tu associé à Allah dans cette adoration?
Abdu-Naby: Oui, j'aurais associé et ta parole est sensée et correcte. Abdullah: Voici un autre exemple: si tu prends connaissance de cette parole d'Allah: (Accomplis la prière pour ton Seigneur et sacrifie) [Al- Kawthar, 2) puis que tu obéis à cet ordre d'Allah, et que tu égorges et sacrifies pour Lui, est-ce que ton immolation et ton sacrifice sont une adoration destinée à Allah ou non?
Abdu-Naby: Oui, il s'agit d'une adoration.
Abdullah: Si tu sacrifies une chose pour une créature, qu'il s'agisse d'un Prophète, d'un djinn ou autre, as-tu associé un autre qu'Allah dans cette adoration? Abdu-Naby: Oui, c'est une association, sans aucun doute.
Abdullah: Je t'ai illustré le cas de l'invocation et de l'immolation, parce que l'invocation est l'acte d'adoration le plus important qui s'accomplit par la parole, tandis que l'immolation est un des plus importants actes d'adoration qui se font par les membres. Cependant, l'adoration ne se limite pas à ces deux-là; elle est plus générale et inclut le vou, le serment, la demande de protection, la demande de secours, etc.
Toutefois, les polythéistes à qui a été révélé le Coran adoraient-ils les anges, les saints, Lât, et les autres, ou non? Abdu-Naby: Oui, ils faisaient cela.
Abdullah: L'adoration qu'ils leur vouaient ne se limitait-elle pas à l'invocation, l'immolation, la demande de protection, la demande de secours et le recours? En dehors de cela, ils reconnaissaient qu'ils étaient les serviteurs d'Allah et sous sa domination et que c'est Allah qui organise tout; toutefois, ils ont invoqués leurs divinités et se sont réfugié auprès de ces divinités pour bénéficier de leur dignité et de leur intercession. Ceci est tout à fait évident. Abdu-Naby: Abdullah, dois-je comprendre que tu nies et désavoues l'intercession du Messager d'Allah (sallam)?
Abdullah: Non, je ne nie ni ne désavoue cela; au contraire, je donnerai pour lui père et mère - il est l'intercesseur dont l'intercession est agréée et j'espère être parmi ceux en faveur de qui il intercédera. Toutefois, l'interces- sion appartient totalement à Allah, comme Il l'a dit: (Dis : L'intercession tout entière appartient à Allah) [Az-Zumar, 44], et elle n'aura lieu qu'après qu'Allah en aura donné la permission: (Qui peut intercéder auprès de lui sans Sa permission?) [Al-Baqarah, 255]. De plus, on n'intercède en faveur d'une personne qu'après l'autorisation d'Allah: (Et ils n'intercèdent qu'en faveur de ceux qu'Il a agréés) [Al-Anbiya', 28]. Et Il n'agrée que le monothéisme, comme Il le dit: (Et quiconque désire une religion autre que l'Islam, ne sera point agréé, et il sera, dans l'au-delà, parmi les perdants) (Al cimran, 85]. Si l'intercession toute entière appartient à Allah, et n'a lieu qu'après Sa permission, et que le Prophète (lm) ou toute autre personne n'intercédera en faveur d'une autre personne qu'après qu'Allah le lui aura permis, et sachant qu'Allah ne donnera Sa permission que pour les monothéistes, il ressort de tout cela que l'intercession toute entière appartient à Allah.
Je sollicite cela de Lui en disant: <<Ô Allah, ne me prive pas de l'intercession du Prophète, ô Allah, accepte son intercession en ma faveur, etc. >>
Abdu-Naby: Nous sommes d'accord sur le fait qu'il n'est pas permis de demander à quelqu'un une chose qu'il ne possède pas; or Allah a donné l'intercession au Prophète (a), et puisque cela lui a été donné, il la possède.
Ainsi, il est permis que je lui demande ce qu'il possède et cela ne peut pas être une association dans l'adoration d'Allah.
Abdullah: Oui, cette parole est vraie si Allah ne t'avait pas interdit cela, puisque Allah dit: (N'invoquez donc personne avec Allah) [Al-Djinn, 18]; or, la demande de l'intercession est une invocation; et celui qui a donné l'intercession au Prophète (sallam) c'est Allah, et c'est aussi Lui qui t'a interdit de demander cela à autre que Lui, quel que soit celui à qui tu demandes cette intercession. Par ailleurs, d'autres personnes en dehors du Prophète ( sallam) ont reçu l'intercession; en effet, des références authentiques prouvent que les anges intercèdent, ainsi que les enfants décédés avant la puberté et les vertueux.
Vas-tu dire: Allah leur a donné l'intercession et je vais la leur demander? Si tu dis cela, c'est que tu es retourné à l'adoration des vertueux qu'Allah a désavouée dans Son Livre; et si tu réponds par la négation, c'est que ta parole « Allah leur a donné l'intercession et je vais la leur demander >> est nulle.
Abdu-Naby: Toutefois, je n'associe rien à l'adoration d'Allah et avoir recours aux vertueux n'est pas une association [dans l'adoration d'Allah]. Abdullah: Reconnais-tu et confirmes-tu qu'Allah a été plus sévère dans l'interdiction du polythéisme que dans l'interdiction de la fornication, et qu'Allah ne pardonne pas le polythéisme?
Abdu-Naby: Oui, je reconnais cela, et c'est clair dans la parole d'Allah. Abdullah: À présent, tu désavoues l'association qu'Allah a interdite; peux- tu m'expliquer quelle est l'association à Allah que toi, tu n'as pas commise, et que tu désavoues?
Abdu-Naby: L'association à Allah, c'est l'adoration des idoles, le fait de s'adresser à elles, de les solliciter et d'avoir peur d'elles.
Abdullah: Que veut dire adorer les idoles?
Penses-tu que les mécréants qurayshites croient que ces morceaux de bois et ces pierres créent, nourrissent et gèrent les affaires de ceux qui les invoquent ? Ils n'ont pas cette croyance, comme je te l'ai indiqué.
Abdu-Naby: Moi non plus, je ne crois pas en cela; au contraire, celui qui s'adresse à un morceau de bois, à une pierre, à une sépulture, etc., les invoque, immole pour eux et affirme qu'ils le rapprochent davantage d'Allah, et que grâce à leurs bénédictions, Allah les protège des malheurs, c'est cela l'adoration des idoles dont je parle.
Abdullah: Tu dis vrai. Pourtant, c'est cela que vous faites auprès des pierres, des constructions et des sépulcres qui sont sur les tombes, etc. De même, lorsque tu dis que l'association, c'est l'adoration des idoles, veux-tu dire que l'association polythéiste se limite seulement à celui qui fait cela ? Et que le fait de se fier aux hommes vertueux et de les invoquer n'entre pas dans la définition de l'association?
Abdu-Naby: Oui, c'est cela que j'ai voulu dire.
Abdullah: Si tel est le cas, que fais-tu des nombreux versets dans lesquels Allah a mentionné l'interdiction de se fier aux hommes vertueux, de s'attacher aux anges ou autre et a jugé mécréant celui qui fait cela, comme nous te l'avons déjà indiqué précédemment ?
Abdu-Naby: Néanmoins, ceux qui ont invoqué les anges et les prophètes ne sont pas devenus mécréants à cause de cela, mais plutôt, ils ont mécru lorsqu'ils ont dit que les anges sont des filles d'Allah et que Jésus est le fils d'Allah. Or, nous, nous n'avons pas dit que Abdul Qadir est le fils d'Allah, ni que Zaynab est la fille d'Allah!
Abdullah: Concernant le fait d'attribuer un enfant à Allah, c'est un acte de mécréance à part. Allah dit: (Dis: "Il est Allah, Unique. Allah, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons) [Al-Ikhlas, 1-2]. C'est-à-dire qu'il n'a pas d'égal, et que c'est Lui que nous implorons pour tous nos besoins. Quiconque nie cela a mécru, même s'il ne nie pas la fin de cette sourate. Ensuite, Allah dit: (Allah ne S'est point attribué d'enfant et il n'existe point de divinités avec lui; sinon, chaque divinité s'en irait avec ce qu'elle a créé et certaines seraient supérieures aux autres) [Al-Mu'minun, 91]. Allah a donc distingué entre les deux sortes de mécréance; ceci est également prouvé par le fait que ceux qui ont mécru pour avoir invoqué Lât, quoiqu'il soit un homme vertueux, n'ont pas fait de lui le fils d'Allah, et ceux qui ont mécru pour avoir adoré les djinns n'ont pas non plus fait d'eux des fils d'Allah. De même, les quatre grandes écoles de jurisprudence islamique affirment au chapitre du « statut de l'apostat » que si le musulman prétend qu'Allah a un fils, il est apostat, et s'il associe à Allah, c'est qu'il est apostat. Ils distinguent donc entre ces deux sortes de mécréance.
Abdu-Naby: Cependant, Allah dit: (En vérité, les bien-aimés d'Allah [walys] seront à l'abri de toute crainte, et ils ne seront point affligés) [Yunus, 62]. Abdullah: Nous croyons que c'est la vérité et nous sommes de cet avis; toutefois, ils ne doivent pas être adorés.
Nous ne nions que le fait de les adorer avec Allah et de les associer à Lui. A part cela, ton devoir est de les aimer et de les suivre, de reconnaître leurs miracles. Il n'y a que les innovateurs qui nient les miracles des bien-aimés d'Allah [walys]. La religion d'Allah est un juste-milieu entre les deux extrêmes, une bonne direction entre deux égarements, une vérité entre deux faussetés.
Abdu-Naby: Ceux sur qui le Coran est descendu n'attestaient pas qu'il n'y a de divinité [digne d'adoration] qu'Allah, ils traitaient le Messager d'Allah sallam) de menteur, niaient la Résurrection, traitaient le Coran de mensonge et le considéraient comme une magie. Or nous, nous attestons qu'il n'y a de divinité [digne d'adoration] qu'Allah et que Muhammad est le Messager d'Allah, nous avons foi au Coran, nous croyons à la résurrection des morts, nous accomplissons la prière rituelle et nous jeûnons; comment pouvez-vous alors nous mettre au même pied d'égalité que ceux-là ?
Abdullah: Néanmoins, il y a consensus entre les savants sur le fait que si un individu croit au Messager d'Allah (fi) sur une chose et le traite de menteur sur une autre chose, il est mécréant et n'est pas entré dans l'Islam. Il en est de même, s'il croit à une partie du Coran et nie une autre partie; par exemple, celui qui reconnaît l'unicité d'Allah et nie la prière, ou celui qui reconnaît l'unicité d'Allah et la prière, puis nie l'obligation de la Zakat, ou reconnaît tout cela, puis nie le jeûne, ou reconnaît tout cela, puis nie l'obligation du Hadj. Lorsque les gens ne se soumirent pas à l'obligation du pèlerinage à l'époque du Prophète (se), Allah fit descendre ce verset à leur intention: (Et c'est un devoir envers Allah pour les gens qui ont les moyens, d'aller faire le pèlerinage à la Maison. Et quiconque ne croit pas... Allah se passe largement des mondes) [Al clmrån, 971]. Et s'il nie la Résurrection, les savants sont unanimes pour dire qu'il devient mécréant. Pour cette raison, Allah a clairement dit dans Son Livre: celui qui croit en une partie [du Coran] et mécroit en une autre est véritablement un mécréant; Il a ordonné que l'Islam soit pris dans sa totalité et celui qui en prend une chose et en abandonne une autre est mécréant. Reconnais-tu que celui qui croit en une
partie [du Coran] et abandonne une autre partie est mécréant ?
Abdu-Naby: Oui, je reconnais cela, et c'est clairement exprimé dans le Coran. Abdullah: Si tu reconnais que celui qui croit au Messager (alle) sur toute chose et nie l'obligation de la prière est un mécréant selon l'avis de l'unanimité des savants, et qu'il en est de même s'il reconnaît tout sauf la Résurrection - les écoles de jurisprudence sont unanimes sur cet avis et le Coran l'a dit expressément comme nous l'avons déjà souligné - sache que l'unicité d'Allah est l'obligation la plus importante apportée par le Prophète (all); elle est plus importante que la prière, la Zakât et le pèlerinage. Comment se fait-il que si un individu nie l'une de ces choses, il devient mécréant, même s'il met en pratique tout ce que le Messager (sallam) a apporté et lorsqu'il nie l'unicité d'Allah qui est la religion de tous les Messagers, il ne devient pas mécréant! Gloire à Allah! Quelle incroyable ignorance! De même, médite sur ce qui s'est passé avec les Compagnons du Messager d'Allah (a) lorsqu'ils combattirent les Banû Hanifah qui avaient pourtant embrassé l'Islam avec le Prophète (Saale) et avaient témoigné qu'il n'y a de divinité [digne d'adoration] qu'Allah et que Muhammad est l'Envoyé d'Allah, accomplissant la prière et faisant l'appel à la prière.
Abdu-Naby: Néanmoins, ils attestaient que Mussaylamah est un prophète, tandis que nous, nous disons qu'il n'y a pas de prophète après Muhammad (in saltem). Abdullah: Toutefois, vous élevez des personnes pieuses, comme les prophètes, les anges, les Compagnons ou autres, au rang du Tout-puissant des cieux et de la terre. Si celui qui élève un homme au rang de prophète devient mécréant et la double attestation de foi ne lui sert à rien, ni la prière, alors celui qui l'élève au rang d'Allah mérite pire que cela ! De même, ceux qu'Ali ibn Abi Talib brûla se réclamaient tous de l'Islam, et ce sont des partisans d'Ali; ils ont étudié la science auprès des Compagnons; mais ils ont eu en Ali la même croyance que celle que vous avez en Abdul-Qadir et en d'autres. Comment se fait-il que les Compagnons soient tous d'accord pour qu'ils soient combattus et sur le fait qu'ils soient devenus mécréants? Penses-tu que les Compagnons traitent les musulmans de mécréants ?! Ou bien penses-tu qu'avoir de telles croyances en As-Sayd et en d'autres n'est pas préjudiciable tandis que la même croyance en Ali rend mécréant? On peut également dire ceci : Si les mécréants des premières générations n'ont été traités de mécréants que parce qu'ils avaient asssocié à Allah et traité le Messager (a) de menteur, traité le Coran de mensonge, nié la résurrection, etc, que veut dire donc le chapitre que les savants de chaque école de jurisprudence ont intitulé: «< chapitre sur le statut de l'apostat >> ? Ce chapitre parle du musulman qui renie la foi après avoir été dans l'Islam. Ensuite, ils ont évoqué plusieurs choses dont chacune accomplie est un acte de mécréance excluant de l'Islam. Ils ont même évoqué des choses que celui qui les commet peut juger négligeables, comme une parole suscitant la colère d'Allah, qu'il prononce de sa bouche sans en être convaincu dans son cœur, ou qu'il prononce par amusement et jeu ; c'est le cas de ceux à propos de qui Allaha dit: (Dis : « Est-ce d'Allah, de Ses versets (le Coran) et de Son Messager que vous vous moquiez ?» Ne vous excusez pas: vous avez bel et bien rejeté la foi après avoir cru) [At-Tawbah, 65-66]. Ces gens dont Allah dit clairement qu'ils ont rejeté la foi après avoir cru pendant qu'ils se trouvaient à la bataille de Tabuk - avaient prononcé une parole et avaient prétendu l'avoir prononcée par plaisanterie.
On pourrait également citer: ce qu'Allah a mentionné au sujet des enfants d'Israël qui, malgré leur soumission, leur science et leur vertu avaient dit à Moïse: (Désigne-nous une divinité) [Al-A'raf, 1381; de même, cette parole de certains Compagnons: «Désigne-nous Dhat Anwat [arbre dont les branches servaient aux polythéistes à accrocher leurs armes]», et le Prophète (aleyhi wa sallam) jura que [cette demande] était pareille à celle des enfants d'Israël: (Désigne-nous une divinité semblable à leurs dieux) [Al-A'raf, 138].
Abdu-Naby: Seulement, les enfants d'Israël et ceux qui demandèrent au Prophète (alla) de leur désigner Dhat Anwât n'ont pas mécru à cause de cela. Abdullah: La réponse à cela est que les enfants d'Israël et ceux qui demandèrent au Prophète (sallam) n'ont pas accompli ce qu'ils désiraient, sinon ils auraient mécru. En effet, s'ils avaient commis ce que le Prophète (a) leur a défendu de faire, s'ils ne l'avaient pas suivi et avaient pris Dhat Anwat [pour obtenir la bénédiction d'un arbre] malgré l'interdiction, ils auraient donc mécru.
Abdu-Naby: Toutefois, une ambiguïté persiste dans le récit d'Oussama ibn Zaïd lorsqu'il tua celui qui avait dit : « Il n'y a de divinité [digne d'adoration] qu'Allah. » Le Prophète (ra) réprouva son acte et lui dit : «<Ó Oussama, l'as-tu tué après qu'il ait dit « Il n'y a de divinité [digne d'adoration] qu'Allah»?» [Rapporté par Al-Bukhari] De même que cette parole du Prophète (ale na sallam): «On m'a prescrit de combattre les gens jusqu'à ce qu'ils disent « Il n'y a de divinité [digne d'adoration] qu'Allah ». [Muslim]
Comment puis-je concilier entre ce que tu as dit et ces deux hadiths? Oriente-moi, qu'Allah te guide. Abdullah: On sait que le Messager d'Allah (all) a combattu les mécréants et a fait des prisonniers parmi eux alors qu'ils disaient : « Il n'y a de divinité qu'Allah »; et que les Compagnons du Messager d'Allah (all) combattirent les Banu Hanifah alors qu'ils témoignaient qu'il n'y a de divinité [digne d'adoration] qu'Allah et que Muhammad est le Messager d'Allah, accomplissaient la prière et se réclamaient de l'Islam, de même que ceux qu'Ali brûla.
En outre, tu reconnais que celui qui nie la Résurrection devient mécréant, même s'il dit «< il n'y a de divinité [digne d'adoration] qu'Allah »>, et que celui qui nie un pilier quelconque de l'Islam devient mécréant, même s'il témoigne de l'unicité d'Allah; comment le fait de prononcer cette attestation de foi ne lui sert à rien s'il renie ce qui est considéré comme secondaire dans la religion et lui sert alors qu'il renie l'unicité d'Allah qui est le fondement et le cœur de la religion des Messagers ?!
Tu n'as sans doute pas compris la signification de ces hadiths: Concernant le hadith d'Oussama : Il a tué un homme qui a prétendu être musulman pensant qu'il n'avait prétendu cela que par peur pour sa vie et ses biens. C'est la preuve que l'on ne doit pas toucher celui qui extériorise l'Islam. Allah révéla à propos de cet incident: (Ô les croyants! Lorsque vous sortez pour lutter dans le sentier d'Allah, voyez bien clair (ne vous hâtez pas)) [An-Nissa', 94], c'est-à-dire : assurez-vous. Ce verset montre qu'il ne faut pas attenter à la vie de la personne et qu'il faut s'assurer de sa position par rapport à l'Islam. S'il apparaît après cela ce qui est contraire à l'Islam, elle est combattue [dans un contexte de guerre], car Allah dit: (voyez bien clair (ne vous hâtez pas)). S'il était question de ne pas attenter à sa vie dès lors qu'il a dit : « Il n'y a de divinité qu'Allah », la vérification et s'assurer que la personne est bien musulmane n'auraient plus de sens.
Il en est de même du deuxième hadith: sa signification est ce que nous avons mentionné; c'est-à-dire qu'on ne doit pas porter atteinte à la vie de celui qui extériorise l'unicité d'Allah ainsi que l'Islam, sauf s'il fait ce qui contredit cela. La preuve en est que le Messager d'Allah (s) a dit : « L'as-tu tué après qu'il ait dit « Il n'y a de divinité [digne d'adoration] qu'Allah? » Il a également dit: «On m'a ordonné de combattre les gens jusqu'à ce qu'ils témoignent qu'il n'y a de divinité [digne d'adoration] qu'Allah»; et c'est également lui qui a dit à propos des kharidjites : « Où que vous les trouvez, tuez-les » [Al-Bukhari], alors qu'ils sont les gens qui adorent (en apparence) le plus Allah et proclament le plus l'unicité d'Allah, si bien que les Compagnons auprès desquels ils ont étudié la science islamique sous-estimaient leur adoration par rapport à la leur. Pourtant, << Il n'y a de divinité [digne d'adoration] qu'Allah»> ne leur a pas servie, ni le fait qu'ils se consacrent beaucoup à l'adoration, ni le fait de se réclamer de l'Islam dès lors qu'ils ont contredit la législation islamique.
Abdu-Naby: Que dis-tu alors du hadith du Prophète (a) dans lequel il dit «qu'au Jour de la Résurrection, les gens iront demander secours à Adam, puis à Noé, puis à Abraham, puis à Moïse, puis à Jésus et que tous vont décliner jusqu'à ce qu'ils parviennent au Messager d'Allah (s)»? Ceci montre que demander le secours d'un autre qu'Allah n'est pas une association, n'est-ce pas ?
Abdullah: Tu fais un amalgame sur la réalité de cette question. En effet, nous ne désapprouvons pas la demande de secours à une créature vivante pour ce dont elle est capable, comme l'a dit Allah : (L'homme de son parti l'appela au secours contre son ennemi) [Al-Qasas, 151]; ou l'exemple d'un homme demandant secours à ses amis pendant la guerre ou d'autres choses qu'une créature est capable de faire. Nous désapprouvons plutôt la demande de secours que vous faites sous forme de culte auprès des tombes des saints ou en leur absence, sollicitant leur intervention dans des choses dans lesquelles Seul Allah est capable d'intervenir. Les gens demanderont secours aux prophètes le jour de la Résurrection et voudront qu'ils invoquent Allah afin qu'll juge les êtres humains et afin que ceux qui méritent le Paradis soient libérés de
l'angoisse de l'épreuve de rester debout à attendre le Jugement. Ceci est permis dans la vie présente et dans l'au-delà : tu peux bien te rendre auprès d'un homme vertueux avec qui tu t'assois et qui écoute ta parole et lui dire: << Implore Allah en ma faveur»; comme les Compagnons du Messager (a) lui demandaient cela de son vivant. Mais après sa mort, jamais ils ne lui ont demandé cela auprès de sa tombe. Au contraire, nos pieux prédécesseurs ont désapprouvé le simple fait d'invoquer Allah auprès de la tombe du Messager (legal)! Que dire alors d'invoquer le Prophète lui-même !!
Abdu-Naby: Et que dis-tu du récit d'Abraham? Celui-ci fut jeté dans le feu, l'ange Jibril (Gabriel) se présenta au-dessus de lui et demanda : as-tu besoin de quelque chose?
Abraham répondit : « Non, pas de toi. » S'il était interdit d'implorer le secours de Jibril, il n'aurait pas proposé cela à Abraham.
Abdullah: Cette confusion est de la même nature que la première; de plus, ce récit n'est pas authentique. Néanmoins, en admettant son authenticité, Jibril lui a proposé de l'aider avec quelque chose qu'il pouvait faire, car il a, comme le dit Allah à propos de lui, (la force prodigieuse) [An-Najm, 5]. Si Allah lui donnait l'autorisation de prendre le feu d'Abraham ainsi que la terre et les montagnes qu'il y avait autour pour les jeter en Orient ou en Occident, il pourrait le faire. C'est comme un homme riche possédant une grande richesse qui voit un homme dans le besoin et lui propose de lui accorder un prêt pour lui permettre de résoudre ses problèmes, cet homme pauvre refuse de le prendre et patiente jusqu'à ce qu'Allah lui accorde une subsistance sur laquelle personne n'a de mérite. Quel rapport y a-t-il entre ceci et la demande de secours d'adoration et d'association qui se fait actuellement !
Et sache, mon frère que les premiers polytheistes vers qui notre Prophète Muhammad (sallam) fut envoyé commettaient un polythéisme moins grave que celui de notre époque, et cela pour trois raisons:
Premièrement: Les premiers polythéistes n'associaient autrui à Allah que dans l'aisance; mais dans l'adversité et la détresse, ils vouaient leur culte exclusivement à Allah. La preuve en est ces paroles d'Allah: (Quand ils montent en bateau, ils invoquent Allah Lui vouant exclusivement leur culte. Une fois qu'Il les a sauvés [des dangers de la mer en les ramenant] sur la terre ferme, voilà qu'ils [Lui] donnent des associés) [Al-Ankabut, 65]; (Quand une vague les recouvre comme des ombres, ils invoquent Allah, vouant leur culte exclusivement à Lui; et lorsqu'Il les sauve, en les ramenant vers la terre ferme, certains d'entre eux deviennent réticents; mais, seuls le grand traître et le grand ingrat renient nos signes) [Luqman, 32]. Ainsi, les polythéistes que le Prophète (sella) a combattus invoquaient Allah et invoquaient d'autres en dehors de Lui quand ils n'étaient pas en danger; mais dans l'adversité et la détresse, ils n'invoquaient qu'Allah Seul et oubliaient leurs idoles. Quant aux polytheistes de nos jours, ils invoquent d'autres en dehors d'Allah dans l'aisance comme dans la détresse.
Lorsqu'ils sont dans la gêne, ils implorent: <<Ô Messager d'Allah, Ô Hussein »>, etc.
Toutefois, peu de personnes comprennent cela !
Deuxièmement: Les premiers polythéistes invoquaient avec Allah, des gens honorés auprès de lui: soit un prophète, un saint, un ange, ou tout au moins une pierre ou un arbre soumis et non rebelle à Allah. Quant aux polythéistes d'aujourd'hui, ils invoquent avec Allah, les gens les plus pervers. Celui qui croit à une personne vertueuse et en une chose qui ne désobéit pas à Allah comme un morceau de bois et l'arbre est nettement mieux que celui qui croit en quelqu'un dont il observe la perversion et la corruption et en est témoin.1
Troisièmement: La plupart des polythéistes de l'époque du Prophète (ale sella) avaient un polythéisme qui portait sur l'unicité d'Allah dans le culte et l'adoration et non sur l'unicité d'Allah dans Sa seigneurie, contrairement aux polythéistes des générations suivantes. Leur polythéisme porte beaucoup sur le domaine de l'unicité d'Allah dans Sa seigneurie, de même que cela porte sur le domaine de l'unicité d'Allah dans Son adoration. Par exemple, ils considèrent que c'est « la nature » qui administre l'univers, donne la vie et fait mourir...
Je vais conclure mon propos en évoquant une question très importante qui se comprend à l'aide de ce qui précède: il faut savoir qu'il n'y a pas de divergence quant au fait que l'unicité d'Allah doit être manifestée par la conviction du cœur, la prononciation par la langue et l'accomplissement des actes de l'Islam par les membres. Si l'une de ces choses fait défaut, l'individu n'est pas musulman. S'il connaît l'unicité d'Allah et ne la met pas en pratique, cela implique qu'il est un mécréant obstiné comme Pharaon et Iblis [Satan].
Beaucoup de personnes se trompent à ce propos et disent: ceci est une vérité, cependant, nous ne sommes pas capables de la mettre en pratique, car ce n'est pas permis chez les habitants de notre pays et notre peuple, donc il faut à tout prix s'accommoder à eux et les flatter, pour se prémunir de leurs méfaits. Ces pauvres gens ne savent pas que la plupart des meneurs de la mécréance connaissent la vérité et ne l'abandonnent que pour des faux- fuyants, comme l'a dit Allah: (Ils troquent à vil prix les versets d'Allah (le Coran) et obstruent Son chemin. Ce qu'ils font est très mauvais !) [At-Tawbah, 9]. Celui qui pratique l'unicité d'Allah en apparence et n'a pas cette conviction dans son cœur, c'est qu'il est hypocrite; il est pire que le pur mécréant, car Allah dit: (Les hypocrites seront, certes, au plus bas fond du Feu) [An-Nissa', 145].
Cette question s'éclaircit à tes yeux pour peu que tu réfléchisses sur les discours des gens: tu trouves ceux qui connaissent la vérité et abandonnent sa pratique parce qu'ils ont peur de perdre leurs privilèges dans ce monde, comme Coré [Qârûn], ou perdre leur honneur comme Hamân, ou leur pouvoir comme Pharaon.
De même, tu trouves des gens qui mettent en pratique cette vérité en
public et ne le font pas en secret, comme les hypocrites. Si tu leur demandes ce qu'ils croient dans leurs cœurs, ils ne sauraient te répondre.
Toutefois, il faut que tu comprennes deux versets du Livre d'Allah: Premier verset: ce qui a déjà été cité, c'est-à-dire cette parole d'Allah: (Ne vous excusez pas: vous avez bel et bien rejeté la foi après avoir cru) [At- Tawbah, 66]. Si tu sais que certaines personnes ayant pris part à l'expédition contre les Romains en compagnie du Messager d'Allah (s) ont mécru à cause d'un mot qu'ils ont prononcé par amusement et plaisanterie, tu réaliseras que celui qui profère des paroles de mécréance ou agit de cette manière par peur de la diminution de ses biens ou de son honneur, ou pour ménager quelqu'un, est pire que celui qui prononce une parole pour plaisanter. En effet, celui qui plaisante en général ne croit pas intérieurement ce qu'il prononce avec sa bouche pour faire rire les gens. Quant à celui qui profère une parole de mécréance, ou agit par crainte ou par espoir d'acquérir ce que possède une créature, aura certes cru en la promesse du Diable: (Le Diable vous fait craindre l'indigence et vous recommande des actions honteuses) [Al-Baqarah, 268), et a eu peur de son intimidation: (C'est le Diable qui vous fait craindre ses alliés) [Al Imran, 175], il n'a pas cru en la promesse du Tout Miséricordieux: (Tandis qu'Allah vous promet pardon et faveur venant de Lui) [Al-Baqarah, 268] et n'a pas eu peur de la menace du Tout-Puissant: (N'ayez donc pas peur d'eux. Mais ayez peur de Moi) [Al Imrån, 175].
Mérite-t-il de faire partie des alliés du Tout Miséricordieux ou des alliés du Diable?!
Deuxième verset: cette parole d'Allah: (Quiconque a renié Allah après avoir cru... - sauf celui qui y a été contraint alors que son cœur demeure plein de la sérénité de la foi-, mais ceux qui ouvrent délibérément leur cœur à la mécréance, ceux-là ont sur eux une colère d'Allah et ils ont un châtiment terrible) [An-Nahl, 106]. Allah n'a excusé parmi ceux-là que celui qui est contraint, tout en ayant un cœur plein de la sérénité de la foi. Quant aux autres, ils ont renié la foi; qu'ils aient fait cela par crainte ou par espoir, ou pour ménager quelqu'un, ou par amour pour leur patrie, leur famille, leur clan ou leurs biens, ou qu'ils aient fait cela par plaisanterie, ou pour toute autre raison, en dehors de celui qui agit par contrainte. Ce verset montre qu'on ne contraint l'homme que pour commettre un acte: parler ou agir. Quant à la croyance du cœur, on ne peut contraindre personne. De même, au sujet de cette parole d'Allah: (Il en est ainsi, parce qu'ils ont aimé la vie présente plus que l'au-delà. Et Allah, vraiment, ne guide pas les gens mécréants) [An-Nahl, 107], il est clairement dit que le châtiment n'a pas eu lieu à cause de la croyance, de l'ignorance, de la haine de la religion, ou de l'amour de la mécréance; mais bien à cause de l'amour excessif porté pour la vie présente en préférant cette vie présente à la religion; et Allah sait mieux. Après tout ceci, le moment n'est-il pas venu - qu'Allah te guide - que tu te repentes à ton Seigneur. Retourne vers Lui et abandonne la situation dans laquelle tu te trouves. Comme tu l'as entendu, cette affaire est sérieuse, importante et grave.
Abdu-Naby: J'implore le pardon d'Allah et je me repens à Lui, et je témoigne qu'il n'y a de divinité digne d'adoration qu'Allah, et que Muhammad est le Messager d'Allah. Je désavoue tout ce que j'adorais en dehors d'Allah, et je prie Allah de m'excuser pour ce qui est passé et de me pardonner, d'être Bienveillant envers moi, Pardonneur et Miséricordieux, de me raffermir dans l'unicité d'Allah et la croyance authentique jusqu'à ce que je Le rencontre. Je Lui demande de t'accorder une bonne récompense, frère Abdullah, pour ce conseil, car la religion consiste à être sincère; et pour avoir désapprouvé l'acte blåmable dont je suis coupable, celui de porter mon nom
Abdu-Naby; je t'informe que je l'ai changé pour prendre le nom « Abdur-Rahmân »> [serviteur du Tout-Miséricordieux]; et je Lui demande encore le pardon pour la désapprobation des actes blåmables internes, c'est-à-dire la croyance erronée qui ne me procurera jamais le bonheur du Paradis si je devais rencontrer Allah dans cette situation.
Néanmoins, j'aimerais te formuler une dernière demande : je voudrais que tu me rappelles certaines choses sur lesquelles les gens se trompent beaucoup de nos jours.
Abdullah: Je suis d'accord, sois donc attentif :
* Prends garde de suivre les divergences d'interprétations ambigües à propos des textes du Livre d'Allah ou de la Sunna, cherchant la dissension, en essayant de leur trouver une interprétation, alors que dans la réalité, seul Allah connait leur interprétation.
Ta méthode doit plutôt être celle de ceux qui sont bien enracinés dans la science, ceux qui disent à propos des versets sujets à plusieurs interprétations: (Nous y croyons: tout est de la part de notre Seigneur) [Al Imrån, 7]. Concernant ce qui est l'objet de divergence, il y a cette parole du Prophète (a): Laisse ce qui te met dans le doute au profit de ce qui ne te met pas dans le doute.» [Ahmad et At- Tirmidhi]. Et cette autre parole du Prophète (sam): « Quiconque évite les choses douteuses, préserve sa religion et son honneur; celui qui tombe dans les actions douteuses, est tombé dans ce qui est illicite.» [Al-Bukhari et Muslim]. Aussi cette parole du Prophète (aleyhi salla): « Et le péché est ce qui suscite le doute dans ton coeur let la crainte que ce soit un péché et que tu détestes que les gens découvrent. [Muslim].
Encore cette parole du Prophète (alla): « Interroge ton cœur et interroge ton âme (trois fois); la bonté est ce qui apaise le cœur, et le péché est ce qui agite l'âme et met le doute au coeur, même si les gens te donnent des avis et te les redonnent. » [Ahmad].
Garde-toi de suivre la passion, car Allah a mis en garde contre cela en disant: (Ne vois-tu pas celui qui a fait de sa passion sa divinité ?) [Al-Furqan, 43].
Garde-toi de suivre fanatiquement les hommes et les avis personnels ainsi que les coutumes ancestrales, car cela empêche de suivre la vérité. Le croyant doit constamment être en quête de la vérité, et où qu'elle se trouve, il se doit de la suivre. Allah dit: (Et quand on leur dit : « Suivez ce qu'Allah a fait descendre », ils disent : « Non, mais nous suivrons les coutumes de nos ancêtres. »
Comment! Et si leurs ancêtres n'avaient rien raisonné et s'ils n'avaient pas été dans la bonne direction ?!) [Al-Baqarah, 170].
Prends garde d'imiter les mécréants, car c'est la source de tous les malheurs ; le Prophète (all) a dit : « Quiconque imite un peuple en fait partie. »> [Abu Dawud]. *Prends garde de placer ta confiance en un autre qu'Allah; Allah dit en effet: (Et quiconque place sa confiance en Allah, II[Allah] lui suffit) [At-Talaq, 31]
N'obéis à aucune créature quand cela entraîne la désobéissance à Allah. Le Prophète (la sallam) a dit : « Point d'obéissance à une créature dans ce qui constitue une désobéissance au Créateur.» [Rapporté par At-Tirmidhi].
* Prends garde d'avoir de mauvaises pensées envers Allah, car Allaha dit dans un hadith Qudsy: « Je serai pour mon adorateur, ce qu'il pensera de Moi. » [Al-Bukhari et Muslim]. Prends garde de porter un anneau ou une ficelle ou toute chose semblable, pour repousser le malheur avant qu'il n'arrive ou pour le supprimer quand il est déjà là. Prends garde d'accrocher les amulettes pour repousser le mauvais ceil, car cela est un acte de polythéisme. Le Prophète (a) a dit : « Celui qui accroche une chose sera voué à cette chose.» [Rapporté par At-Tirmidhi].
Prends garde de rechercher la bénédiction (baraka) des pierres, des vestiges et des constructions, car cela fait partie du polythéisme.
* Prends garde de déduire le présage de quelque chose ou d'y croire. Ibn Mas'ud rapporte que le Prophète (a) a dit: « Le mauvais augure est un acte de polythéisme, le mauvais augure est un acte de polytheisme. » (trois fois) [Ahmad et Abú Dawud].
*Prends garde de croire aux sorciers et aux astrologues qui prétendent connaître l'inconnaissable, publient les horoscopes dans la presse, annoncent le bonheur ou le malheur des personnes de chaque signe.
Croire aux choses qu'ils font et disent est du polythéisme, parce que Seul Allah connaît l'inconnaissable.
Prends garde d'attribuer la pluie aux astres et aux saisons, car il s'agit là du polythéisme. On attribue cela à Allah Seul.
Prends garde de jurer par un autre qu'Allah, quelle que soit la chose, car c'est du polytheisme. Il est rapporté dans un hadith: « Celui qui jure par un autre qu'Allah a mécru ou a associé [à Allah]. » [Ahmad et Abu Dawud]; par exemple, jurer par le Prophète (alle), ou par la loyauté, ou par l'honneur, ou par la conscience ou par la vie (de sa mère ou par la tête de sa mère, etc).
* Prends garde d'injurier le temps, le vent, le soleil, le froid ou la chaleur, car cela revient à injurier Allah qui les a créés.
* Prends garde au mot « Si seulement... », lorsqu'il t'arrive une chose détestable, car il introduit l'œuvre du Diable, et il y a en cela une révolte contre le destin voulu par Allah. Dis plutôt : « C'est le destin d'Allah et Il fait ce qu'Il veut. >>
Garde-toi de prier sur ou autour des tombes. En effet, on ne prie pas dans une mosquée qui renferme une tombe. On rapporte d'après A'ichahque le Messager d'Allah (sa) a dit durant l'agonie qui précéda sa mort: « Qu'Allah maudisse les juifs et les chrétiens qui ont pris pour lieux de prières les tombeaux de leurs prophètes!» Il mettait ainsi en garde contre cette pratique. » A'ichah ajouta: << Sans cet avertissement, le tombeau du Prophète (all) aurait certainement été exposé au public. » [Al-Bukhari et Muslim]. Le Prophète (a) a dit aussi : << En vérité, ceux qui étaient avant vous prenaient pour lieux de prière les tombeaux de leurs prophètes et des hommes vertueux parmi eux. Ne prenez pas pour lieux de prière les tombeaux, car je vous l'interdis. >> [Abú
* Garde-toi de fêter ce qu'on désigne par fêtes religieuses comme l'anniversaire de la naissance du Prophète (alle), le voyage et l'ascension nocturne, la veille du milieu [quinzième jour] du mois de Charbâne, etc. En effet, ce sont des pratiques innovées qui n'ont aucune preuve provenant du Messager (en) ni de ses Compagnons qui aimaient le Messager (alle) plus que nous et étaient plus soucieux que nous de faire le bien. S'il y avait un avantage à faire cela, ces derniers nous auraient sans l'ombre d'un doute précédés dans ces pratiques.
VOICI QUELQUES SUJETS AUSSI INTÉRESSANT
Commentaires
Enregistrer un commentaire